CHASSEUR BLANC, COEUR NOIR

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Dans Chasseur blanc cœur noir, le scénariste Peter Viertel raconte, sous couvert de fiction et à peine masqué derrière le personnage de Peter Verrill, ses souvenirs du tournage d’African Queen aux côtés du réalisateur John Huston. Mais plus qu’un film sur un film en train de se faire, il s’agit ici du portrait d’un homme en train de se "défaire". Le personnage de John Huston, rebaptisé John Wilson, est en effet obsédé par la chasse à l’éléphant, une sorte de quête dont lui-même ne comprend pas tout le sens. Peter Viertel né en 1920 était un enfant du sérail.

Son père Berthold était réalisateur en Allemagne, puis à Hollywood où il s’est installé avec sa famille en 1927. Sa mère, Salka, était actrice et scénariste et était très proche de Greta Garbo pour laquelle elle écrivit notamment La Reine Christine et La Femme aux deux visages. Peter Viertel grandit à Hollywood et publia son premier roman à l’âge de 18 ans. Auteur de plusieurs scénarios dont Cinquième Colonne d’Alfred Hitchcock (1942), et deux adaptations d’Ernst Hemingway –Le soleil se lève aussi d’Henry King et Le Vieil homme et la mer de John Sturgess (1958), il était l’ami de John Huston. Ils travaillèrent ensemble sur Les Insurgés (1949) African Queen (1951) et Plus fort que le Diable (1953). Viertel publia en 1953 un livre intitulé Chasseur blanc cœur noir, dont Huston lut la première version et lui conseilla même de changer la fin. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver KILLER'S KISS ou encore LA NUIT AMÉRICAINE DE FRANÇOIS TRUFFAUT (1973) .

«C’est de la gnognotte mon petit Peter : il faut que quelqu’un meure !» C’est ainsi que John Huston conseilla à Peter Viertel de terminer son roman sur la mort du pisteur noir Kivu. S’il y a beaucoup de fiction dans Chasseur blanc cœur noir, le livre comme le scénario, il y a aussi beaucoup de vrai. John Huston, personnage hors du commun était un fumeur et un buveur invétéré ; grande gueule, il ne s’embarrassait pas de courbettes ; bagarreur, il embrassait les causes qui lui semblaient justes au moment où elles lui semblaient justes. Chasseur blanc cœur noir est le portrait exact et passionnant d’un être assoiffé d’expérience fortes, d’un réalisateur qui trouve la vie bien plus exaltante que les films.

Pas étonnant que Clint Eastwood se soit intéressé à un tel rôle. Sans singer John Huston, l’acteur réalisateur en restitue l’allure, l’élégance verbale, la façon de tenir ses cigares et la part d’ombre. Comme dans Honkytonk Man (1982) ou Bird (1988), comme ensuite dans Impitoyable (1992), Million Dollar Baby (2004) ou Gran Torino (2009), c’est la dualité humaine qui intéresse le plus le réalisateur. Jusqu’où l’homme est capable d’aller, repoussant les frontières du bien, ou du mal. Dans Chasseur blanc cœur noir, il réduit Katharine Hepburn, Humphrey Bogart et Lauren Bacall à des silhouettes, n’abuse jamais de l’esthétisme des paysages congolais, mais il emplit son film de moments de bravoures et aussi de vide, de tout ce qui fait la vie. Transposée à l’écran, la quête de John Wilson, à la fois magnifique et absurde, ressemble à celle du Capitaine Achab pour une certaine baleine blanche nommée Moby Dick… Moby Dick que John Huston adapta à l’écran en 1956… 

John Wilson est un homme impossible ! Egoïste, il est intransigeant. Il se fixe un but et rien ne peut le faire dévier de sa route ; rien ne compte que son but et tout obstacle gênant il le balaie de son chemin sans aucune considération pour autrui ou les conséquences. Ce ...

Cela m'étonne toujours lorsque je discute d'Eastwood (mais non, ce n'est pas tout les jours!!!) : "White Hunter, Black Heart" n'est que trop rarement abordé! Quatorzième oeuvre d' Eastwood, ce film (qui suit "Bird") marque un tournant dans la carrière du Clint réalisateur. ...

Ce récit d'un tournage au coeur des paysages grandioses d'Afrique est inspiré par un ouvrage consacré au tournage du film African Queen, un classique de John Huston avec Bogart. Clint Eastwood filme au Zimbabwe cette reconstitution d'ambiance du Congo belge des années 50, en ...