LA CHÈVRE

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Vous allez voir, chers amis, ce qu’on appelait jadis une comédie de caractères.

La chèvre de Francis Veber part du postulat improbable mais délicieux que la malchance est l’apanage de certains. En l’occurrence ce pauvre François Perrin, interprété par Pierre Richard, un cas supérieur de scoumoune. Et comme les malchanceux s’attirent, c’est une loi physique, il est emmené par un gros bras pour retrouver la fille d’un PDG enlevé au Mexique, à l’époque déjà mal fréquenté.

L’époque c’est l’année 1981, le gros bras Gérard Depardieu, et il s’agit d’un des films les plus drôles de Veber et des  trente années qui vont suivre. Venant de deux univers cinématographiques opposés, Richard et Depardieu, duo improbable, donnent au buddy movie à la française un nouvel élan qui se traduira par deux autres films. Mais attention voici la chèvre du genre à attirer le tigre…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES FUGITIFS (1986) DE FRANCIS VEBER (C'est le troisième et dernier film écrit par Veber pour le fameux tandem. Il est plus axé sur le genre et une certaine observation sociale.) ou encore MIDNIGHT RUN DE MARTIN BREST (1988) (De Niro incarne un chasseur de prime chargé de ramener un fugitif à un prêteur sur gage. L'ennui c'est que la mafia et le FBI sont aussi à ses trousses.).

La chèvre est le second film de Francis Veber, cinq ans après Le jouet, avec déjà, Pierre Richard. Le principe du duo comique opposé par le physique et le caractère remonte aux spectacles de clowns au cirque, prolongé dans le cinéma burlesque par Laurel et Hardy, Abbott et Costello, puis Dean Martin et Jerry Lewis, entre autres. Veber n’en était pas à son coup d’essai qui avait déjà opposé un auguste à un clown blanc: en l’occurrence Jacques Brel à Lino Ventura en écrivant L’emmerdeur qu’avait réalisé Edouard Molinaro en 1973. Lequel film était déjà adapté de sa pièce Le contrat.

Scénariste prolifique et à succès pour la Gaumont, auteur du « Grand blond avec une chaussure noire » de Yves Robert, Veber trouve à 44 ans avec La chèvre le succès intégral. En France, plus de 7 millions d’entrées, comme à l’international et notamment en URSS où il fera 35 millions d’entrées. Au départ le cinéaste souhaitait associer Lino Ventura à Jacques Villeret. Mais Ventura rechigna sur le cachet et fit la fine bouche quant à son partenaire. Pas toujours généreux, le Parmesan. Depardieu prit sa place mais le tournage ne fut pas une partie de plaisir. Et notamment la fameuse scène de la piqure de guêpe. On avait ôté le dard à l’heureuse élue mais tout le monde ignorait que les guêpes peuvent mordre et Pierre Richard dut jouer la scène en souffrant d’une réelle agression guêpière.

De son côté Depardieu pestait parce que le producteur avait refusé de payer le voyage à sa femme et ses deux enfants. La vengeance est un plat qui se boit chambrée: après l’énorme succès du film quand Alain Poiré le producteur donc, invita tout le monde au restaurant, Depardieu commanda deux bouteilles de Petrus 1961 en disant que « ça se laissait boire ». En effet le coût des deux bouteilles valait 6 fois le prix des billets d’avion pour la famille Depardieu. Le tandem gagnant se retrouva pour Les compères (1983) et Les fugitifs (1986), deux autres énormes succès. François Pignon allait se transformer en François Perrin et Campana en Jean Lucas. L’ahuri et la tendre brute avaient gravé leur trilogie dans le marbre.

Bonjour et bienvenue sur ma critique de la chèvre, le film préféré de Marcel amont ayayaya en guise, en guise, en guise, en guise, en guise, en guise de parasol.... Je vais exagérer pour certain mais pour moi Francis Veber est un génie (je crois que je radote.. je crois ...

Oui, Veber ne peut pas s'empêcher de nous coller une intrigue mafieuse nanardesque (et il fait que des buddy movies, il sait rien faire cet homme-là, alors). À chaque apparition du truand latino-moustachu, une flûte de pan fait "tu tu tuuu, tu tu tuuuuu"... D'accord. Et puis ...

Nous sommes tellement habitué maintenant à ces comédies basées sur le duo improbable de deux personnalités opposées qu'on se sent gavé. Chaque fois qu'un nouveau film sort en se basant sur ce principe (et ça ne manque pas d'arriver chaque année), j'ai tendance à le fuir. J'avais ...