SEIZE PRINTEMPS

en VOD

L’histoire pourrait être glauque mais elle ne l’est pas… Elle risquait aussi de virer au conte sentimental un peu niais : ce n’est jamais le cas… « Seize printemps » est un film charmant et naif, signé par une réalisatrice qui raconte ici la version romancée de sa propre expérience de jeune femme…

Suzanne Lindon a donc écrit, mis en scène et joué la première histoire d’amour de Suzanne, une lycéenne subitement bouleversée par ce qu’elle imagine être son premier amour. Lui est plus âgé, acteur d’un théâtre devant lequel elle passe chaque jour.

Sont-ils vraiment amoureux ? A force de ne pas se sentir en phase avec sa propre jeunesse, ne risque-t-elle pas de passer à côté de l’essentiel ? Questions importantes qui peuvent renvoyer à celles que nous nous sommes un jour posé… « Seize printemps » possède la force innocente des premières fois. Suzanne Lindon ose s’y raconter en multipliant les audaces narratives et techniques. Le film donne furieusement envie de voir le suivant !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'EFFRONTEE (Charlotte Gainsbourg comme Suzanne Lindon réussissent à incarner avec délicatesse et candeur les tourments de la fin de l'adolescence. Chacun peut s'y reconnaître...) ou encore LA VIE D'ADELE (La recherche éperdue du premier grand amour est une course contre le temps... Mais cette quête ne cacherait-elle pas surtout un profond désir de s'émanciper ?).

Il est un moment que tous les parents ont appris à connaître : celui où les enfants vous échappent… Une nécessité qui s’accompagne généralement de tristesse et de soulagement ! Dans « Seize printemps », Suzanne Lindon filme ce moment-là : son héroïne passe de l’enfance à l’âge (presque) adulte en se découvrant une première passion amoureuse, prétexte à un pur désir de liberté… Troublant de savoir que la jeune réalisatrice (fille de Sandrine Kiberlain et Vincent Lindon) a bâti son histoire et son film en dehors de toute aide ou influence de ses célèbres parents… Cette période complexe de l’adolescence est un terreau formidable pour le cinéma.

François Truffaut y a fait germer quelques-uns de ses plus beaux films : « Les 400 coups », « Baisers volés », « L’enfant sauvage » ou « L’argent de poche » malgré leurs différences creusent en fait le même sillon : l’exploration de cette fin d’enfance qui forme les adultes que nous serons, pour le meilleur ou le pire… Le documentaire de Sébastien Lifshitz, fort à propos nommé « Adolescentes » en 2020 ne racontait pas autre chose en suivant cinq années durant le quotidien de deux jeunes filles, du collège au lycée…

Les cinéastes se sont goulûment emparés du sujet car il permet mille variantes : « Virgin suicide » de Sofia Coppola en passant par « Elephant » de Gus Van Sant, « Le cercle des poètes disparus » de Peter Weir, « Naissance des pieuvres » de Céline Sciamma, « Juno » de Jason Reitman, « Le premier jour du reste de ta vie » de Rémi Bezançon, « Donnie Darko » de Richarf Kelly, « Stand by me » de Rob Reiner, « Diabolo menthe » de Diane Kurys, « Breakfast club » de John Hugues ou « It follows » de David Robert Mitchell, tous les thèmes sont abordés : la solitude, la famille, la violence, l’amour, la peur, la mort, l’amitié, l’éducation, la culture… A travers ces histoires-là, nous revoyons et revivons un peu de la nôtre et comprenons peut-être aussi ce que nous avons mis parfois bien du temps à traverser, faisant au passage vivre des moments complexes à ces parents dont je parlais au début !

Je m’attendais à quelque chose de bien niais, et surtout à pas grand chose. D’ailleurs les premières minutes m’ont donné raison. Mais petit à petit le charme a commencé à faire son effet. On retrouve alors tous les ingrédients du premier amour, et on retrouve surtout ...

J'ai vu ce film avec ma fille de 16 ans. Nous avons passé un très beau moment ensemble, à voir ce film de Suzanne Lindon plein de douceur, de tendresse, de poésie, de délicatesse et de grâce. À l'image de cette jeune réalisatrice. Très beau film d'ambiance. Très belle ...

À l’heure de « Me too » et des hordes de femmes, forcément pas désirantes, faisant la guerre à des hordes d’hommes, supposés hyper désirants et arborant leur libido en étendard (soyons clair : il est plus que nécessaire de dénoncer les vrais abus, les viols… L’affaire ...