WARCRAFT : LE COMMENCEMENT

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Warcraft s’inscrit dans un genre que chérissent les Anglo-Saxons, la fantaisie héroïque, dont le mètre-étalon reste Le Seigneur des anneaux. L’univers que nous sommes invités ici à découvrir n’est pas aussi foisonnant que celui imaginé par Tolkien, mais la guerre entre les Humains et les Orcs réserve néanmoins son lot de surprises. D’autant que la munificence visuelle n’interdit pas au film de poser au passage quelques questions sur le devenir de nos civilisations.

Avant d’être un film, Warcraft est un jeu vidéo, ou plutôt une série d’une quinzaine de jeux vidéo de plusieurs générations, développée et publiée par Blizzard Entertainment, ayant conquis un public fidèle de quelque cent millions de joueurs à travers le monde. Le premier jeu a été publié en 1994, transposant l’univers de Dune dans un monde médiéval et fantastique proche de Donjons et Dragons. Vingt-deux ans plus tard, le film est un peu le sacre de cette série mythique. Son succès appelle, n’en doutons pas, à la réalisation de suites.

L’idée d’adapter le jeu au grand écran ne date pas d’hier. C’est en 2009 que la décision a été prise, mais il était alors question que Sam Raimi en signe la réalisation. La mise en chantier a patiné et l’auteur d’Evil Dead a jeté l’éponge. En 2013, Duncan Jones a repris le projet pour le mener à bout. Signataire de deux films de SF plutôt réussis, Moon et Source Code, le cinéaste était en outre un fan invétéré du jeu vidéo, ce qui ne gâche rien.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SILENT HILL (C'est une autre adaptation de jeu vidéo au cinéma) ou encore RESIDENT EVIL (C'est le premier épisode d'une série de films fantastiques vénérés par les aficionados).

Les combats homériques des Humains et des Orcs sont le fruit, on s’en doute, d’effets spéciaux des plus sophistiqués. En fait 2000 plans du film y ont eu recours. L’une des raisons pour lesquelles la production a fait chauffer sa carte de crédit. On avance le chiffre de 160 millions de dollars. Preuve supplémentaire de la volonté des producteurs de faire de Warcraft une vitrine, de franchir une étape en comparaison des adaptations précédentes de jeux vidéo, tels que Prince of Persia, Silent Hill, Resident Evil ou Mortal Kombat. En attendant la sortie de Assassin's Creed, qui promet de battre tous les records. Le projet Warcraft est d’ailleurs relativement ancien. Mais la conquête de la Lune ne s’est pas faite non plus en un jour. Quand une première offre d’adaptation est faite en 2006 aux concepteurs du jeu, ceux-ci refusent, craignant qu’un mauvais film ne fasse perdre de son aura à leur bébé. Mais les hommes de cinéma reviendront à la charge, avec le résultat que l’on sait.

Duncan Jones, le réalisateur, n’a en tous cas pas à rougir de son travail. Il connaît l’univers de Warcraft, et cela se voit. Il prouve à chaque plan son amour du matériel originel adressant force  clins d’œil aux geeks, le tout à un rythme effréné. On sent bien que le réalisateur vise d’égaler les grands classiques actuels du fantastique, Avatar ou Le Seigneur des anneaux. On voit qu’il est parfaitement à l’aise pour raconter ces histoires plus grandes que la vie où tout est à inventer en permanence. Il a dit : "Je pense que l'une des erreurs communes faites lorsqu'on veut adapter une licence vidéoludique au cinéma, est de croire qu’il suffit de raconter une histoire d'une manière totalement linéaire. Il ne faut pas faire comme cela. Il faut isoler et utiliser des éléments propres aux jeux qui pourront fonctionner. Des éléments originaux et qui ont un vrai potentiel dramatique".

On l’aura compris, notre homme est un passionné. Raison pour laquelle il respecte à la lettre les lois du genre, mettant au service de l’univers qu’il veut créer tous les trésors que la technologie peut apporter. Les Orcs par exemple sont joués en motion capture, même si leurs armes et armures ont une existence réelle. 120 mini-capteurs étaient ainsi disposés sur les visages de chacun des comédiens pour enregistrer les moindres détails des mouvements de leurs visages. Quant aux décors, ils ont nécessité plus de 90 plateaux de tailles différentes situés dans des studios gigantesques à Vancouver. Projet démentiel, le film a demandé, après 123 jours de tournage, vingt mois de plus pour la post-production, utilisant les compétences de Industrial Light & Magic, opérateur historique des effets spéciaux hollywoodiens.

Voilà ce que j'avais en tête concernant cette adaptation du jeu phare de Blizzard. Non, je n'attendais vraiment rien, qu'une nouvelle adaptation décérébrée, vidée de son intérêt, mélangeant CGI dégueulasses, personnages massacrés et film sans aucune valeur. Mon histoire ...

Je me disais en allant voir Warcraft que j’apprécierais au moins la séance pour le fanservice, à repérer calmement le moindre petit détail de ce nanar annoncé, mais ce ne fut pas le cas, autant pour le fanservice que pour le côté nanar. Tout simplement car Warcraft est ...

Quand j'avais vu ce film en salles, j'ai tout de suite été transporté dans un autre monde, et du coup j'ai noté un peu haut. Revu récemment sur un écran de télé (même si j'ai un écran large), le résultat est un peu différent, car je me suis plus attaché ...