42nd Street - La rue chaude...
New York, 42e rue. Un lieu qui sonne comme un sésame pour les cinéphiles déviants. La célèbre rue de Manhattan, connue dans le monde entier pour ses théâtres de prestige et ses salles de spectacles dédiées aux musicals pendant la première moitié du 20e siècle, avait été au fil du temps engloutie par les forces obscures. Les maquereaux et les prostituées, les sex-shops, les échoppes bon marché ouvertes 24h sur 24, les hôtels de passe, les salles de quartier avaient colonisé l’artère la transformant dans les années 70 en repère dangereux pour obsédés sexuels, junkies et âmes errantes à la recherche de quelques filtres aphrodisiaques et avides de satisfaire leurs pulsions scopiques.
Toute une production cinématographique parallèle – et souvent illégale – fleurit alors pour satisfaire leurs addictions. Pornographie, bis italien, nudies, sexploitation, gore, voire tout cela mélangé, étaient leur héroïne. Grâce à ces productions fauchées, souvent dégénérées, parfois géniales mais toujours hors-normes, de jeunes cinéastes ont émergé.
D’abord spectateurs, Abel Ferrara, Wes Craven, Wiliam Lustig, Frank Henenlotter ont fait leurs premières armes dans ces tréfonds du genre. D’autres talents qui auraient pu connaître un pareil destin ont, eux, sombré dans l’oubli tel l’étrange Roger Watkins auteur de pornos ambitieux comme Her name was Lisa et d’un torture porn brutal (Last House on Dead End Street).
Avec l’avènement de la vidéo, la production de ces bandes sauvages s’est tarie, tandis que la 42e rue a fini par redevenir à grands coups de politiques gentrificatrices (notamment celle menée dans les années 90 par le maire Rudy Giuliani) un endroit aimable et chic. FILMO TV vous propose grâce à cette sélection brûlante de revivre cette époque décadente, unique et regrettée des Grindhouse movies. À vos risques et périls.