A BOUT PORTANT

en VOD

Comme dans Pour elle, sa première réalisation interprétée par Vincent Lindon et Diane Kruger, Fred Cavayé développe dans A bout portant l’histoire d’un homme ordinaire à qui il arrive quelque chose d’extraordinaire. Cette fois, Gilles Lellouche, dans le rôle d’un aide-soignant, se voit contraint de faire évader un truand d’un hôpital par des individus qui ont enlevé sa femme enceinte.

Pour le réalisateur qui signe ici un pur film d’action sans temps mort, ce brave type constitue un ingrédient indispensable pour que le spectateur s’identifie au personnage. Et face à Gilles Lellouche, Roschdy Zem incarne un gangster silencieux. Gérard Lanvin interprète lui un officier de police, collègue de Mireille Perrier, qu’on a plus l’habitude de voir dans des films d’auteur que des films de genre.

Quant au choix du titre, le metteur en scène explique qu’il lui est venu spontanément et qu’il collait avec son projet de faire film qui irait à la vitesse d’une balle. Ce n’est que dans un deuxième temps qu’il s’est souvenu que Don Siegel, du moins ses distributeurs français, l’avait déjà utilisé pour un thriller avec Lee Marvin. Mais comme il lui convenait parfaitement, il n’a pas voulu y renoncer. Il ajoute : "Disons que… c’est un hommage !".

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TAKEN (Un père se démène pour délivrer sa fille qui a été enlevée) ou encore MEA CULPA (Un thriller doublé d'un film d'action où Fred Cavayé dirige à nouveau Gilles Lellouche).

Les spectateurs perspicaces qui prendront la peine de lire générique final pourront se demander pourquoi Alain Delon y est remercié. Les plus cinéphiles ou ceux qui ont été marqués par Le Clan des siciliens où Delon donnait la réplique à Gabin et Lino Ventura se seront souvenu qu’il s’y appelait Roger Sartet.

Sartet, c’est aussi le nom du personnage joué par Rochdy Zem. Dans son scénario, Fred Cavayé l’avait utilisé par commodité en attendant d’en trouver un autre. Il n’osait pas s’autoriser ce clin d’oeil… avant de changer d’avis. Il a alors écrit à Alain Delon pour lui demander l’autorisation de se servir du nom. Le comédien lui a non seulement répondu gentiment mais il a aussi ajouté qu’il avait beaucoup apprécié Pour elle, le précédent film de Cavayé. De quoi expédier le jeune réalisateur sur un nuage pour la journée!

Peut-être plus que Le Clan des siciliens c’est Le Samouraï, autre rôle majeur de Delon, que le personnage de Rochdy Zem rappelle avec son côté mutique. Le Samouraï fait partie des films que le réalisateur revendique mais il aime aussi dire que ses influences se situent entre Claude Sautet et Jason Bourne. La séquence de la course-poursuite dans le métro, montre d’ailleurs que Fred Cavayé n’a plus à faire ses preuves en terme d’efficacité. Pour cette scène qui dure sept minutes à l’écran, il a dû, comme son personnage, courir contre la montre. Son autorisation de filmer à la Gare du Nord, à Paris, se limitait à un créneau entre 1h et 5h du matin pendant quatre jours. L’équipe ne pouvait pas se permettre de perdre la moindre minute.

Pour la scène très spectaculaire où son personnage emprunte l’escalator à contre-sens Gilles Lellouche n’a pas voulu être doublé. Malgré un entrainement sportif de trois mois avant le tournage, le comédien s’est foulé la cheville lors d’une prise où il devait se retourner vers la caméra.

Les prises de vues n’avaient commencé que depuis quatre jours ! Heureusement ses autres séquences d’action se situaient en fin de tournage. Quant à Roschdy Zem, il a quasiment fourni face à la caméra la même énergie que pour un semi-marathon. Il assure que le simple fait d’attraper quelqu’un par le col et de le coller contre un mur, et de refaire ça quasiment cinquante fois, entre la mise en place et les diverses prises, ça laisse quelques courbatures…

C'est vraiment par hasard j'ai découvert ce film, rien de bien intéressant passait à la télévision et un peu par dépit je décide de regarder ce qu'il me semblait être un mauvais épisode de Julie Lescaut. Quelle erreur de ma part, dès la scène d'introduction on réalise ...

Le polar d'action est un genre qui a disparu sur grand écran. Aux USA, tout n'est plus qu'adaptation et les seuls films tâchant de se détacher un peu du lot ne sont pas des polars (Expendables, Machete). En France, le seul à oser le genre était jusqu'à il y a peu Olivier ...

Film d'action efficace, A Bout Portant tient du miracle dans le paysage cinématographique français : pas de psychologie de comptoir de bobos pétés de thune en proie à la crise de la quarantaine, pas d'engueulade de femmes aux cheveux gras dans une cuisine sur le sens de la ...