A SINGLE MAN

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Un couturier qui se lance dans la réalisation d’un film, ce n’est vraiment pas monnaie courante, surtout quand il a 47 ans et que sa carrière a déjà fait de lui une véritable star dans le milieu de la mode internationale.

Pour A single man, son premier film donc, Tom Ford a choisi d’adapter un roman de Christopher Isherwood qui se déroule aux Etat-Unis dans les années 60 et dont le personnage principal est un professeur d’université, George Falconer, lequel sombre dans la dépression après le décès accidentel de son compagnon dans un accident de voiture. Il s’agit en fait du récit d’une journée dans la vie de cet homme blessé au plus profond de son être. Une journée très particulière au cours de laquelle tout peut et semble devoir basculer. C’est, comme l’a dit Tom Ford, « l’histoire profondément spirituelle d’une journée dans la vie d’un homme qui ne peut envisager son futur et le récit universel de la fin d’une solitude. » Le couturier-cinéaste a par ailleurs expliqué qu’il avait lu le livre adapté dès l’âge de vingt ans et que depuis lors son souvenir ne l’avait pas quitté.

Même s’il avait auparavant joué dans le film de Ben Stiller Zoolander ou signé les costumes d’un récent épisode de « James Bond », Tom Ford avec A single man fait réellement ses débuts au cinéma avec un propos et une esthétique hautement personnelles, voire intimes.

 
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Présenté à la Mostra de Venise en 2009, le film de Tom Ford fut distingué à travers la coupe Volpi de l’interprétation masculine attribuée à Colin Firth effectivement impeccable dans son personnage aux lunettes et aux costumes en forme d’armure contre le monde extérieur et ses douleurs insurmontables.

Et par ailleurs, le film lui-même obtint le « Queer Lion », soit le prix du meilleurs film traitant de l’homosexualité décerné par un jury parallèle à la compétition officielle. S’il n’a pas formellement refusé cette dernière récompense, le cinéaste s’est néanmoins défendu d’avoir fait un film sur l’homosexualité en déclarant, je cite : « Mon film aborde le sujet de la solitude et de la perte de l’être cher. L’histoire pourrait être la même si c’était la femme de George, plutôt que son compagnon qui mourait. C’est une histoire d’amour et la quête d’un homme pour donner un sens à sa vie. Le thème est universel ». (fin de citation).

Finalement, c’est dans l’esthétique du film que l’on retrouve le plus la touche apportée par le styliste Tom Ford. Le soin extrême apporté aux décors et aux costumes est évidemment la marque de ce cinéaste pas tout à fait comme les autres et qui compose les scènes de son film comme autant de compositions picturales. Il est même allé au-delà en faisant en sorte qu’un minutieux travail sur la lumière et les couleurs soit au centre même de son film. Débutant dans des tonalités froides et grises, l’histoire s’ouvre peu à peu à la vie avec des teintes plus chaudes et plus vives, de véritables couleurs lesquelles sont à l’unisson des sentiments du personnage principal. De plate la lumière devient presque sensuelle au fil de cette histoire de renaissance à la vie et aux autres.

Style, classe, c'est ce qui me vient à l'esprit en repensant à ce film dont la beauté et le raffinement extrêmes n'excluent toutefois pas l'émotion bien présente que j'ai ressentie tout au long de la projection. C'est sans doute son poste de Directeur créatif de Gucci et ...

http://youtu.be/JK45fn7wGMc Voilà la raison pour laquelle le cinéma continue à me dévorer, et peut-être aussi la raison pour laquelle je suis parfois sévère avec certains films : celle de sortir d'une séance sonné, bouleversé, avec des images, des sons, qui restent ancrés, ...

Le cadre du film, situé en Californie en pleine crise de Cuba, est somptueux. Le héros est habillé comme un dieu, encore plus que Don Draper de Mad Men, vivant dans une glass house héritée de Frank Lloyd Wright. Il fume, boit et conduit une voiture racée chromée. C'est assurément ...