ADDICTED TO ROMANCE

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Voilà un film dont la production a connu de nombreux rebondissements depuis sa mise en route en 2017. Du côté du casting tout d’abord : Steve Carell, Amy Schumer, et Nicole Kidman initialement prévus ont été remplacé dans un second temps par Anne Hathaway, Tahar Rahim et Matthew Broderick. Devenue co-productrice, Hathaway se verra finalement entourée de Peter Dinklage et Marisa Tomei. Difficile de s’y retrouver aussi dans les titres : Addicted to romance (à ne pas confondre avec Addicted to love (une chanson de Robert Palmer et une comédie romantique de Griffin Dunne), est bien le titre « français » de She came to me.

Le choix du titre français est en fait un clin d’œil à la chanson du générique de fin, écrite par Bruce Springsteen et chantée en duo avec sa femme Patti Scialfa. Ce choix de faire appel au « Boss » est aussi lié au personnage de Katrina, la capitaine de remorqueur jouée par la fabuleuse Marisa Tomei, et que le compositeur du film Bryce Dessner, décrit comme une « femme miraculeuse et incroyable, qui pense qu’elle pourrait être l’héroïne d’une chanson de Bruce Springsteen ».

La réalisatrice du film, Rebecca Miller, en connait un rayon en histoire d’amour (compliquée) et en gestion de la pression, puisqu’en plus d’être la femme de l’acteur Daniel Day-Lewis depuis 1996, elle est la fille de la photojournaliste Inge Morath (formée aux côtés de Robert Capa et Henri Cartier-Bresson) et du dramaturge et auteur Arthur Miller (lui-même ex-mari de Marilyn Monroe). Rien d’étonnant donc à ce qu’elle explore, depuis son premier film (le trop peu connu Angela qui raconte l’histoire d’une petite fille persuadée que sa mère maniaco-dépressive est en fait possédée par le diable) jusqu’à Addicted to romance, qui parle tout autant de la faillite des adultes dans un monde d’injonctions paradoxales, que de l’angoisse de la création.

Car Addicted to romance porte bien son titre « français » : le film raconte surtout l’histoire (ou plutôt les histoires) de personnages qui veulent croire, en l’amour, qu’il soit absolu, charnel, ou même mystique et y voit une forme de rédemption possible. On est bien loin des comédies romantiques habituelles. Tant mieux !