ALEXANDRE

en VOD

Oliver Stone a parlé d’Alexandre à Val Kilmer pour la première fois pendant qu’ils tournaient Les Doors en 1991. Avant de parvenir à réaliser ce qu’il considère comme un hommage au péplum, Stone a eu le temps de signer JFK, Entre ciel et terre, Natural Born Killers, Nixon, U Turn, L’enfer du dimanche et le documentaire Comandante. Comme il souhaitait être le plus réaliste possible pour son scénario, Stone s’est appuyé sur les connaissances de l’historien britannique Robin Lane Fox qui avait publié une biographie du général macédonien en 1974.

Le film a été fort mal reçu à sa sortie au grand dam des producteurs qui avaient souhaité qu’il soit en lice pour les Oscars. Ereinté par la critique, boudé par le public, Alexandre est considéré comme l’un des plus gros flop de  2004. Cet échec cuisant n’a pas découragé Oliver Stone. Après la distribution en salles, le cinéaste a livré une première « director’s cut » amputée de sept minutes avant de signer Alexandre Revisited où il a rajouté quarante minutes de film.

Pour expliquer ce choix, Stone n’hésite pas à mettre en avant ce qu’il considère comme des erreurs. Il avoue que la première version n’était pas vraiment claire et déclare voulu approfondir les relations entre les personnages avec ce nouveau montage. « Si vous avez aimé le premier film, vous apprécierez celui là encore plus. En revanche, si vous avez détesté le premier, vous haïrez encore plus cette nouvelle version », a déclaré Stone, provocateur-né. Le réalisateur fait une apparition dans le film en général macédonien barbu lors du baptême d’une statue de Zeus.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver QUO VADIS ou encore ALEXANDRE LE GRAND .

Alexandre est la deuxième version de la vie du général macédonien. Robert Rossen avait dirigé Richard Burton dans Alexandre le Grand, réalisé en 1956. Contrairement à Rossen, Stone a mis l’accent sur les huit dernières années de la vie d’Alexandre qui lui semblaient passionnantes.

Avant Stone, de nombreux cinéastes se sont intéressés à Alexandre. Martin Scorsese, Michael Mann et Ridley Scott ont notamment planché sur le sujet. Le projet le plus avancé était cependant celui de Baz Luhrmann. Le réalisateur de Moulin Rouge et de Roméo + Juliette envisageait de mettre en vedettes deux de ses acteurs fétiches, Nicole Kidman dans le rôle d’Olympias et Leonardo DiCaprio dans celui d’Alexandre. Lhurmann a finalement abandonné son idée en cours d’écriture quand la production de Stone a commencé à voir le jour.

De nombreux acteurs ont été pressentis pour se glisser dans la peau du héros d’Oliver Stone : Russell Crowe, Tom Cruise et Heath Ledger ont tour à tour décliné la proposition avant que Colin Farrell soit désigné. Le comédien s’est plié à l’entraînement mis au point pour lui par Dale Dye, spécialistes des combats, avec lequel Stone avait déjà collaboré pour Platoon, Né un 4 juillet et JFK. Farrell a travaillé six semaines sous la direction de Dye avant d’être rejoint par les autres comédiens dans un camp installé pour eux au Maroc. Pendant un mois, tous durent s’initier à manier les armes ainsi que se familiariser avec les différentes manœuvres de l’armée macédonienne. Colin Farrell s’est cassé la cheville et le poignet en tombant dans un escalier peu de temps avant la fin du tournage. Il s’est fait poser un plâtre amovible afin de ne pas retarder le film.
Angelina Jolie interprète sa mère à l’écran alors qu’elle n’a qu’un an de plus que lui à la ville. Brad Pitt devait interpréter Hephaïston, mais il a été remplacé par Jared Leto en raison de divergences artistiques avec Oliver Stone. Val Kilmer retrouvait le réalisateur treize ans après Les Doors. Le comédien a pris vingt-cinq kilos pour jouer Philippe de Macédoine. Il a eu beaucoup de mal à s’habituer au fait d’avoir un œil fermé par une cicatrice ce qui modifiait sa vision. Il a mis plusieurs mois à retrouver son poids normal après le tournage. Dans la version française, Michel Piccoli double Anthony Hopkins.
Les extérieurs du film ont été tournés au Maroc et en Thaïlande. Certains paysages de Malte et de l’Himalaya ont également été utilisés pour servir de  fonds aux effets visuels et les intérieurs ont été construits dans les studios anglais de Shepperton et de Pinewood ainsi qu’en Allemagne. Pour redonner vie à Babylone, il a fallu créer un décor géant dans la zone industrielle de Marrakech. Le chef décorateur Jan Roeffs a eu besoin de quatre mois de travail pour y parvenir. 20 000 pièces d’habillement et 12 000 pièces d’armement ont été créées pour le film sous la supervision de spécialistes de l’Antiquité. Deux entrepôts gigantesques de la région de Marrakech avaient été convertis en ateliers pour fabriquer et ranger les accessoires.
La production n’a pas vraiment été favorisée par la météo : l’équipe a été confrontée à une tempête de sable dans le désert marocain. Bien qu’Oliver Stone ait fait appel au compositeur grec Vangelis pour la musique, le film faillit ne pas être distribué en Grèce car certains prétendaient que le personnage d’Alexandre y était montré sous un jour défavorable parce que sa bisexualité y était évoquée. Les détracteurs furent finalement déboutés.