AMERICAN HONEY

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Quel est le meilleur moyen de raconter l’Amérique ? Peut-être en allant soi-même à la découverte de cet inépuisable pays. L’anglaise Andrea Arnold a eu l’idée d’American Honey alors qu’elle était en tournée de promotion pour la sortie aux USA de sa version des Hauts de Hurlevent, son film précédent. Ayant senti le besoin de faire un break, elle s’est littéralement échappée pendant plusieurs semaines, pour aller d’Etat en Etat, prendre l’air.

Marquée par ce road trip, Arnold en reprendra le principe pour American Honey, récit des tribulations d’une adolescente qui intègre un groupe de jeunes vendeurs itinérants. Elle s’appelle Star, ce n’est évidemment pas innocent : la réalisatrice de Fish Tank veut capturer dans ce film, l’essence même de la jeunesse, ce qui en fait des étoiles, fussent-elles filantes. De son coin perdu d’Oklahoma à Kansas City, Arnold va suivre et observer ses rites, entre vie de groupe, héritage de l’hédonisme hippie et culture teenager du XXIe siècle.

Les Etats-Unis selon American Honey ne sont pas ceux que l’on voit généralement au cinéma. Pas de villes tentaculaires mais des paysages quasi-désertiques qui défilent au long des autoroutes. Arnold filme l’Amérique profonde, celle des motels et des mall centers. Mais aussi celle d’une génération qui a intégré les vertus du capitalisme, façon marche ou crève. Les routes sont à perte de vue mais les espoirs rétrécis pour ces jeunes gens qui roulent les kilomètres comme ceux à qui ils vendent des abonnements. Pour preuve ce format d’image carrée où Star, Jake et les autres s’ébattent et se débattent. Cousin, à peine moins cru, plus solaire, des cinémas de Larry Clark et Harmony Korine, American Honey, filme une ruche bourdonnante d’adolescents profitant de ce qu’il leur reste d’innocence.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BEAVIS AND BUTT-HEAD SE FONT L'AMÉRIQUE (Comme American Honey, cette extension de la série animée pousse la génération post-ado contemporaine sur les routes de l'Amérique) ou encore SUR LA ROUTE (Le classique de Kerouac, ici porté à l'écran rappelle que le road-trip initiatique est une figure forte dans la culture américaine.).

Andrea Arnold aura vraiment fait de la route avec American Honey.  Plus de 10.000 kilomètres parcourus avec sa troupe d’acteurs, vivant en conditions quasi-réelles le quotidien des vendeurs itinérants. Tel qu’elle l’avait lu dans un article du New York Times dont elle s’est servi de base pour son film. La préparation reposera sur un principe documentaire : Arnold a envoyé certains de ses comédiens, non professionnels, faire de véritables séances de porte-à porte, ou en ne leur indiquant pas vers quelle ville ils allaient rouler le lendemain.

Pour le casting, la réalisatrice a voulu rester dans une sensation d’authenticité, la plupart des rôles sont tenus par des non-professionnels, recrutés au gré d’auditions sauvages passées sur des parkings de centre commerciaux. Seuls écarts à la règle, Riley Keough, la petite fille d’Elvis Presley, sidérante en chef de meute pouvant virer impitoyable business woman ou Shia LaBeouf, bien loin de l’économie des blockbusters auxquels il est habitué. Sasha Lane, l’interprète de Star, sera elle repérée à Panama City, en plein spring break, ces vacances de printemps où comme elle, de nombreux étudiants se lâchent dans divers excès. Elle a d’ailleurs d’abord cru qu’on lui proposait de tourner un film porno…

Aux commandes de cette bande improvisée, Andrea Arnold la laissera reproduire une vie en communauté qu’elle filmera sur le vif, en décors et lumière naturelle, caméra à l’épaule. A travers ce groupe, American Honey raconte l’Amérique des outsiders, comme un témoignage plus vrai que nature de sa jeunesse en roue libre.

American Honey fait partie des rares films qui nous emportent dès sa première scène jusqu’à sa dernière. Pendant ces 2h40, on reste bouche bée devant la beauté des scènes qui défilent sous nos yeux transpirants d’émotions. On a cette impression de partager une expérience ...

C'est une opportunité, on fait du porte-à-porte. On vend des magazines. On explore l'Amérique. On fait la fête...viens avec nous. Réalisé et écrit par la talentueuse cinéaste Andrea Arnold qui a voulu avec Américan Honey nous faire plongés dans ce qui fut autrefois ...

Sur le bitume de routes étasuniennes qui résonnent dans un vide étourdissant, l’endroit le plus hype du pays n’est pas celui que l’on croit. Au contour d’une Amérique aux visages troubles, il y a un bus qui fourmille de pulsations juvéniles. Une sorte de limousine ...