ASTÉRIX ET OBÉLIX : AU SERVICE DE SA MAJESTÉ

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S’attaquer au plus gaulois des héros français, c’est un peu comme vouloir repeindre la Tour Eiffel ou revoir la recette de la blanquette de veau : avec de telles institutions, mieux vaut ne pas se louper ! Pour ce 4e film tiré des aventures d’Astérix, Laurent Tirard (réalisateur du Petit Nicolas) succède à Claude Zidi, Alain Chabat et Thomas Langmann : autant dire que la barre était au moins aussi haute que les notes les plus aigues du barde Assurancetourix !

Cette fois, c’est du côté de l’Angleterre que le petit blond et le gros… heu pardon : que l’enrobé rouquin vont poser leurs menhirs. Pour faire face à l’invasion des troupes de César, la reine grande-britonne a furieusement besoin de la potion magique mitonnée par le druide Panoramix.

Superproduction à 60 millions d’euros, Astérix et Obélix au service de sa majesté n’a pas lésiné sur le nombre de stars à l’affiche : Edouard Baer, Gérard Depardieu, Catherine Deneuve, Valérie Lemercier, Fabrice Luchini ou Dany Boon vous attendent et ça commence par une ballade sur la mer qui m’a tout l’air d’une galère…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LUCKY LUKE (Si le petit Gaulois a déjà eu droit à 4 films, le cow-boy solitaire n'est lui apparu que dans 3 longs métrages. Tous reposent sur le même principe : des gags, des stars et des décors à la hauteur de leurs héros...) ou encore VERCINGETORIX (Un drame (avec Christophe Lambert) et une comédie qui évoquent une même réalité : l'opposition des gaulois aux conquêtes de César. C'est malheureusement la version la plus noire qui correspond le mieux à la vérité historique...).

Sur le papier, incarner Astérix n’a pas l’air bien compliqué : un casque, des moustaches et un petit chien blanc et noir, ça semble à la portée de n’importe quel débutant… Sauf que non ! C’est dire l’ampleur de la tâche dévolue à Edouard Baer. Après Christian Clavier et Clovis Cornillac, c’est le dandy-bohème qui s’est glissé dans le costume et non content de s’en tirer formidablement, il a en plus amené sa folie, sa poésie et son humour au personnage.

Imaginé par Uderzo et Gosciny en 1959, ce petit Gaulois irréductible est vite devenu une légende de la bande dessinée. 34 albums et 350 millions d’exemplaires vendus plus tard, le passage au cinéma se devait d’être à la hauteur de l’enjeu artistique mais aussi économique. Respectant la nature même de ce héros de papier, c’est fort logiquement en film d’animation que les aventures d’Astérix ont d’abord été portées à l’écran. 9 films au total à ce jour depuis 1967, télévision et cinéma confondus. En 1999, Claude Zidi franchit le pas : aidé de Claude Berri, il se lance dans l’adaptation avec des comédiens de chair et d’os. Toutatis et le triomphe leur tombe sur la tête : près de 9 millions d’entrées pour Astérix et Obélix contre César. Un succès qui dépasse largement le cadre des frontières très gauloises de notre bel hexagone car en Allemagne, en Espagne ou en Italie, le personnage fait aussi partie du quotidien des enfants et des familles. La preuve en est l’immense carton de Astérix et Obélix mission Cléopâtre réalisé par Alain Chabat en 2002 : 14 millions ½ de spectateurs rien que chez nous ! Les ingrédients du phénomène sont plus connus que ceux de la potion magique : de l’humour, des gags, des décors et des stars.

Laurent Tirard a parfaitement retenu la leçon et appliqué le modèle à la perfection, amenant aussi dans ses bagages ce qui avait fait le succès de son Petit Nicolas : de la tendresse. Ajoutez-y une évocation tout en anachronismes du Londres du 1er siècle avant Jésus-Christ et vous obtenez un formidable spectacle, où petits et grands trouvent leur compte !

Astérix et Obélix : Au service de sa Majesté ravive la flamme de cette série d’adaptations cinématographiques mais n’égale pas l’excellent Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre. Edouard Baer s’affirme comme l’Astérix le plus abouti des trois interprètes et ...

Après le ratage (et gouffre à pognon) qu'a été le passage aux Jeux Olympiques, sorte de fourre-tout mal articulé et particulièrement lourdingue, on en attendait beaucoup de cette nouvelle ligne artistique, prenant cette fois Édouard Baer dans le rôle du héros sage et rusé, ...

Les histoires d'Astérix sont archi-connues. Difficile d'amener du neuf tout en maintenant la ligne des auteurs. Le réalisateur a fait table rase avec succès de ces prédécesseurs au cinéma, et nous a concocté des personnages et un visuel renouvelés, plus en chairs, peut-être ...