CHIEN

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Jacques Blanchot, alias Vincent Macaigne, perd sa femme, son travail et son logement au même moment… Devenu rapidement étranger au monde qui l’entoure, il est  littéralement recueilli par un dresseur de chiens Max, qu’incarne Bouli Lanners. Jacques devient alors le chien de cet homme sadique qui n’hésite pas à l’humilier. C’est le récit de cette étrange relation que Samuel Benchetrit a choisi de raconter d’abord dans Chien un livre publié en 2015 puis à travers ce film sorti sous le même titre.

A l’origine du livre, il y eut une promenade que le romancier–cinéaste faisait en compagnie de son fils et de son chien. Ils tombèrent nez à nez sur un SDF qui pleurait à chaudes larmes. La situation les bouleverse, mais c’est vers leur chien et lui seul que se précipitèrent un groupe de femmes pour câliner l’animal sans un regard pour le SDF  éploré. Le point de départ du livre réside dans cette scène improbable et  dans ce qu’elle dit de notre société.

En écrivant son livre, Samuel Benchetrit songeait à Chuck Norris pour le personnage de Max, ce dresseur d’animaux devenu un odieux misanthrope. Au moment de la préparation du film, son choix se porte sur Jean-Claude Van Damme : « Physiquement, l’acteur me paraissait parfaitement correspondre à ce que j’avais en tête », expliqua ainsi le cinéaste, avant  de comprendre qu’ils n’étaient pas sur la même longueur d’ondes.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA POSSIBILITÉ D'UNE ÎLE (Samuel Benchetrit et Michel Houellebecq adaptent eux-mêmes leur propre roman pour le cinéma et en assurent la mise en scène.) ou encore DIDIER (Alain Cnabat donnait en son temps sa version de l'histoire réinventée par Samuel Benchetrit mais sur le ton de la comédie et de la farce.).

C’est son ami et producteur Julien Mandon qui a suggéré à Samuel Benchetrit d’adapter son roman à l’écran ce à quoi il n’avait jamais songé auparavant. Selon son propre aveu, il découvre alors que dès le départ son personnage principal Jacques Blanchot se comporte comme un chien, étant d’emblée dans une totale soumission. Cette dernière, selon le cinéaste, est une porte de sortie, un radeau au milieu de la dépression qu’il est en train de vivre, en attendant que cela se calme. Le véritable courage peut ainsi se cacher dans le fait de ne pas résister.

Quant à Vincent Macaigne, il voit ce film comme « une œuvre sur des gens en colère, à bout, à bout de force au cœur d’un monde qui s’effondre. Des populations de plus en plus nombreuses  que l’on sollicite chaque jour davantage, ce qui les conduit à une plus grande crise identitaire et à une solitude déchirante ». Et l’acteur de poursuivre : « Je veux être proche de mon personnage, ne pas non plus chercher à forcer le spectateur à une idée ou à une pensée unique. »

A quelle époque se déroule le film ? Sommes-nous aujourd’hui ou demain ? Ces questions Samuel Benchetrit les laisse volontairement sans réponse. Pas plus d’ailleurs qu’il ne situe son récit dans un cadre géographique reconnaissable. La ville que l’on voit à l’écran n’est qu’une succession de lieux de béton et d’habitations sans charme particulier. Le tout éclairé par un pâle soleil d’automne sans chaleur, d’où émerge la figure de Jacques, saint et martyr.

On avait laissé Samuel Benchetrit avec Asphalte sur une note poétique, on le retrouve avec une autre fable beaucoup moins lumineuse. Chien est une expérience déstabilisante puisqu’on assiste à un travail de négation de l’humain et d’acceptation d'une nouvelle condition ...

Quelle expérience géniale cette cinéxpérience 90 ! C'était une première pour moi. Quelle chance de tomber sur ce film que j'avais très envie de voir après les excellents J'ai toujours rêvé d’être un gangster et Asphalte de Samuel Benchetrit. Quelle chance encore, quel ...

Dès le premier plan, Vincent Macaigne est chien. Tournant le dos à une fenêtre donnant sur le ciel, il contemple un point avec la fixité dont sont capables les chiens. Congédié par sa femme (Vanessa Paradis) qui est devenue allergique à lui jusque dans son épiderme, il ...