CROMWELL

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De La Vie Privée d’Elisabeth d’Angleterre de Michael Curtiz (1939) à The Queen de Stephen Frears (2006), de La Vie privée d’Henry VIII d’Alexander Korda (1933) au Discours d’un roi de Tom Hooper (2011) en passant par Marie Stuart Reine d’Ecosse de Charles Jarrott (1971), La Folie du Roi George de Nicholas Hytner (1995), ou Elizabeth de Shekhar Kapur (2008), l’Histoire de la Grande Bretagne et de ses têtes couronnées a souvent inspiré le cinéma. Avec Cromwell, film à grand spectacle tourné en 1969, en Technicolor et Panavision, le réalisateur Ken Hughes s’attaquait à un personnage plus marginal de l’Angleterre du XVIIème siècle, un fermier, Puritain convaincu et membre du Parlement qui se rebella contre la monarchie absolue représentée par Charles 1er et devint un régicide, puisqu’il fut parmi ceux qui signèrent sa décapitation, avant de prendre à son tour les rênes du pays. S’il fut incarné par François Chaumette dans Le Procès de Charles 1er (1963), l’un des épisodes de La Caméra explore le temps pour la télévision française, s’il eut les honneurs de la télévision anglaise et de l’humour décapant des Monty Python sous les traits de Terry Jones dans l’un des segments de la série comique et historique Complete and Utter History of Britain (1969), c’était la première fois que le cinéma se concentrait sur Oliver Cromwell en tant que personnage principal.

L’histoire est ici romancée pour les besoins du scénario et le film s’arrête en 1653, au moment où Cromwell dissout le Parlement par la force et prend le pouvoir comme Lord Protector jusqu’à sa mort en 1658. Sa transformation de défenseur acharné de la monarchie constitutionnelle en ce que certains historiens considèrent comme un dictateur pur et simple n’est pas traitée ici, pas plus que sa responsabilité dans le massacre des catholiques Irlandais et Ecossais. Reste un film bien fait, efficace dans sa reconstitution historique comme dans ses scènes de bataille, une œuvre dont le souffle, salué par la presse à sa sortie, ne s’est pas démenti avec le temps. Mais le plus surprenant, dans le film de Ken Hughes, est sans doute le duo formé par le roi Charles Ier et Oliver Cromwell (qui ne se sont jamais rencontrés seul à seul dans la réalité), respectivement interprétés par Alec Guinness et Richard Harris. Voir ces deux monstres de l’écran se donner la réplique dans des costumes empesés du XVIIe siècle et conférer à leur jeu une modernité toujours réjouissante plus de quarante ans après n’est pas la moindre des qualités de ce film méconnu.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DANTON DE ANDRZEJ WAJDA (1983) (L’histoire d’un homme qui ébranla la royauté, comme Cromwell, mais en France et au XVIIIe siècle...) ou encore GENGHIS KHAN DE HENRY LEVIN (1965) (Fresque historique produite, comme Cromwell, par Irving Allen.).

Inoubliable gentleman anglais capturé par une tribu d’Indiens dans Un homme nommé cheval, tourné la même année que Cromwell (et qui connut deux suites), Richard Harris est un solide acteur qui a exercé son art autant sur les planches que sur grand écran. Avec ses beaux yeux clairs dans un visage carré doté d’une autorité et d’une austérité naturelles, il a conféré à ses personnages une force et une présence singulière. Il est né en Irlande le 1er octobre 1930. Installé en Angleterre au début des années 1950, il étudia à la London Academy of Music and Dramatic Art et monta très jeune sa première mise en scène dans un théâtre du West End, mais malgré beaucoup de persévérance dans ce domaine, et des rôles conséquents à la télévision britannique, c’est le cinéma qui fit de lui une vedette à la fin des années 1950. Il fut un mémorable pilote australien aux côtés de Gregory Peck, Anthony Quinn et David Niven dans Les Canons de Navarone de Jack Lee Thompson (1961) et interpréta John Mills dans Les Révoltés du Bounty de Lewis Milestone (1962) face à Marlon Brando et Trevor Howard. Couronné meilleur acteur au Festival de Cannes 1963 pour son personnage de Frank Machin mineur devenu footballeur dans Le Prix d’un homme de Lindsay Anderson, il fut associé l’année suivante au Lion d’Or de Venise, le magnifique Désert Rouge de Michelangelo Antonioni face à Monica Vitti et Carlo Chionetti. Il interpréta Caïn dans La Bible de John Huston (1966), Richard Cœur de Lion dans La Rose et la flèche de Richard Lester (1976) et le Roi Arthur dans Camelot de Joshua Logan (1967), adapté du Musical de Broadway, rôle qu’il joua sur scène à de nombreuses reprises. Car le bonhomme était aussi excellent chanteur et il enregistra une bonne douzaine de disques ! Après un trou de carrière dans les années 1980, Harris a marqué de sa silhouette imposante (1,85m, tout de même !) quelques films dont le succès a contribué à le remettre au goût du jour, parmi lesquels Impitoyable de Clint Eastwood, et Gladiator de Ridley Scott. Il acheva sa carrière en interprétant rien moins que le professeur Albus Dumbledore, doyen à barbe blanche des enseignants de l’école de Poudlard dans les deux premiers volets de la saga Harry Potter, adaptés des romans de JK Rowling. Il est mort à 72 ans le 25 octobre 2002 et fut remplacé dans les opus suivants de cette série par l’acteur irlandais Michael Gambon.

Royaume-Uni, 1649, cent-quarante sept ans avant la France et sous l’impulsion d’un homme nommé Oliver Cromwell, la monarchie va cesser d’exister après que le Roi Charles Ier d’Angleterre a été décapité. Durant 2h15’, de 1640 à 1649 par le biais d’une minutieuse ...

Un bon film historique, sans fautes importantes au niveau de l'époque. On peut seulement reprocher que Cromwell n'était pas si positif que ça, lorsqu'à la fin il est idéalisé. Toutefois, c'est un bon moment de cinéma, avec une belle reconstitution historique et des costumes ...

J'aime les films historiques britanniques parce qu'ils sont un peu comme les nôtres à la même époque, c'est à dire sérieux, crédibles, soignés, et nous avons là une superproduction entièrement britannique, sans capitaux américains, qui traite d'un sujet ...