DÉGRADÉ

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Dégradé des frères Tarzan et Arab Abu Nasser - cinéastes palestiniens dont c’est le premier long-métrage - porte bien son titre. Bien sûr il fait référence à la coiffure, puisque l’action se déroule dans un salon de Gaza où sont enfermées coiffeuses et clientes alors qu’à l’extérieur le conflit gronde et que pleuvent les bombes. Mais aussi à la situation de la population palestinienne qui ne cesse de se dégrader, prise à l’époque du film entre les factions armées comme le Fatah et le Hamas et l’état Israélien. Et vivant aujourd’hui dans un état palestinien anéanti.

Les héroïnes de Dégradé sont les meilleures témoins du quotidien gazaoui. Ces femmes au bord de la crise de nerfs luttent toutes pour survivre dans un monde un peu plus en ruine chaque jour. Dans le film, les cinéastes ont choisi de réunir quelques archétypes : la future épouse, l’amoureuse trahie, la femme enceinte, la religieuse… pour parler de ces combattantes sans armes qui font face à la violence des hommes. Un microcosme qui rappelle celui de Caramel de Nadine Labaki, dont l’action se situait dans un institut de beauté libanais…

Dégradé est un film mémoire. À l’heure où Gaza est en ruine il est difficile d’imaginer un futur pour le cinéma palestinien qui nous a pourtant donné des cinéastes comme les frères Abu Nasser mais aussi Elia Suleiman. Ainsi qu’une grande actrice, Hiam Abbas, qui joue la cliente impatiente et hautaine, et que l’on a vu aussi bien dans Munich de Steven Spielberg que Une bouteille à la mer de Thierry Binisti, Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve ou que Gaza mon amour, le deuxième film de Tarzan et Arab Abu Nasser et espérons-le, pas le dernier.

Treize Jackettes in the box, treize diablesses enfermées, de plus en plus hermétiquement, dans leur boîte à beauté, salon de coiffure qui va se muer peu à peu en fragile bunker. Car les jumeaux Nasser, Gazaouis autosurnommés Arab et Tarzan, ont le sens, non seulement de ...

Gaza, Palestine, dans un petit salon de beauté. Deux miroirs pour les clientes, deux canapés pour l'attente, deux esthéticiennes pour se faire belles, les murs qui s'effritent, la peinture qui s'écaille, les affiches défraichies, la politique en direct à la télé qui grésille, ...

L’an passé, à la semaine de la critique de Cannes, les jumeaux Nasser (Arab et Tarzan, des pseudonymes) ont détonné sur la croisette. Barbes fournies, yeux verts limpides cernés de khôl, breloques entourant les bras, et une dégaine dont l’ensemble a surpris ceux qui, ...