DES FEUX DANS LA NUIT

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« En refermant le livre, j’étais persuadé qu’il y avait là matière à faire un film émouvant». Pour le réalisateur Dominique Lienhard, la lecture de « Naufrages » de l’auteur japonais Akira Yoshimura a été une révélation. Cette histoire d’un adolescent qui se bat pour regagner l’amour de sa mère et susciter l’admiration de son père a cependant été librement modifiée au fil de l’écriture du scénario.

Dominique Lienhard localise son récit sur une île lointaine au XVIIe siècle mais la communauté villageoise qu’il met en scène est comme hors du temps. Les hommes y pratiquent la pêche et, à l’occasion, pillent des navires qu’ils font s’échouer. Igor Van Dessel, qui incarnait Louis XV dans L’Échange des princesses, campe le jeune héros entouré par Ana Girardot et Jérémie Elkaïm dans le rôle de ses parents.

Après le départ de son père, l’adolescent doit subvenir aux besoins de sa mère et de ses frère et soeur. Le poisson se faisant rare, il doit trouver d’autres moyens de subsistance et affronter des épreuves qui vont forger sa personnalité. Il va aussi découvrir l’amour.  Des feux dans la nuit propose ainsi un récit initiatique où la difficulté du parcours le dispute à la beauté des paysages où il se déroule.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES NAUFRAGEURS (Sur une île bretonne, au XIXe siècle, des habitants affamés veulent provoquer le naufrage d'un bateau.) ou encore L'ANGUILLE (Comme Des feux dans la nuit, cette réalisation de Shohei Imamura, palme d'or ex-aequo à Cannes en 1997, est tirée d'une nouvelle d'Akira Yoshimura.).

Tel qu’imaginé par Dominique Lienhard, Alan, le héros de Des feux dans la nuit, est bien moins docile que le personnage de l’oeuvre de Yoshimura. En transposant le texte du Japonais dans le monde européen, le scénariste a développé le côté révolté de l’adolescent. Le metteur en scène a aussi choisi de ne pas aller vers une reconstitution historique mais plutôt vers un passé suffisamment flou pour livrer une fable intemporelle autour des thèmes de la mort, du deuil et de la résilience.

Les couleurs jouent un rôle fondamental dans Des feux dans la nuit. Au départ Dominique Lienhard envisageait de faire porter aux villageois des costumes dans les bruns. La costumière lui a proposé plutôt des déclinaisons d’indigo. La directrice photo a appuyé cette suggestion pour jouer notamment sur les contrastes avec les roches de la plage. Il s’agissait également de bannir le rouge de la première partie du film. Le rouge est en effet associé à la mort. Cette couleur surgit à des moments précis : le chiffon qui sert à pêcher les poulpes puis les vêtements découverts sur le bateau. Le rouge à partir de ce moment-là va se répandre dans l’image. Un travail important d’étalonnage a d’ailleurs été fait pour refroidir les couleurs des extérieurs et donner à l’environnement un aspect moins chaleureux.

Pour l’une des scènes de surveillance des feux dans la nuit, la directrice de la photo Pascale Marin a eu l’idée de travailler en « double passe » afin d’avoir simultanément les détails du premier plan, les deux personnages face à la mer éclairés de dos par le feu, et l’arrière-plan, la mer dans l’obscurité. Si les personnages ont bien été filmés de nuit, la mer l’a été en « nuit américaine », c’est-à-dire de jour avec un filtre qui donne un effet nocturne. Les détails des rochers se découpant sur le ciel ont ainsi pu être conservés. Les deux images ont ensuite été assemblées. C’est peut-être cette séquence qui a amené le réalisateur à déclarer : « Je suis impressionné par le travail de Pascale. C’est une magicienne !»

C’est une réalisation du français Dominique Lienhard. Il a librement adapté une nouvelle japonaise d’Akira Yoshimura, Naufrages. Direction l'Europe du 16ème siècle dans un petit village isolé. On ne va pas débarquer avec eux quand tout va bien, mais plutôt quand ...

Il parait que certains (critiques, spectateurs) se sont ennuyés devant le spectacle proposé par Des feux dans la nuit, adaptation du roman Naufrages de Akira Yoshimura, transposé en Europe, mais fidèle aux grandes lignes du livre. Il n'y a pourtant rien de fastidieux dans ...