DEUX DRÔLES D'OISEAUX

en VOD

Deux drôles d’oiseaux raconte la naissance d’une amitié entre deux retraités esseulés qui vont apprendre à se connaître malgré leurs tempéraments opposés. L’un est négligé et sans-gêne, l’autre est tiré à quatre épingles et poli à l’extrême. Frank, l’ex-marin irlandais, volubile et porté sur la bouteille c’est Richard Harris, le héros d’Un homme nommé Cheval dans les années 70, mais aussi Dumbledore dans Harry Potter. Walter, le timide coiffeur cubain, est joué par Robert Duvall ici dans une composition toute différente de ses personnages du Parrain ou d’Apocalypse Now.

Alors que le cinéma américain s’intéresse peu au troisième âge en général, cette chronique entre humour et mélancolie prend donc pour protagonistes des septuagénaires. La réalisation est signée Randa Haines, qui avait mis en scène quelques années plus tôt Les Enfants du silence.

Etonnamment, le scénario de Deux drôles d’oiseaux a été imaginé par un débutant d’à peine 23 ans, Steve Conrad. Le scénariste explique qu’il n’avait pas de tranche d’âge à l’esprit pendant qu’il écrivait. Pour lui il s’agissait d’abord de « montrer comment on peut-être touché par ses amis et comment on peut même leur ressembler si on les aime vraiment. »

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES GRINCHEUX (Les relations explosives de deux septuagénaires) ou encore LA VIE RÊVÉE DE WALTER MITTY (Un autre film scénarisé par Steve Conrad avec Shirley MacLaine à l'affiche).

Avant d’accepter le rôle de Walter, Robert Duvall a beaucoup hésité. Il craignait de ne pas savoir prendre correctement l’accent cubain. Il est donc venu s’installer à Miami pour s’immerger dans la culture de la communauté cubaine. Jusqu’à la veille du tournage, il a exploré les restaurants et les clubs de Little Havana, où en plus de peaufiner son accent il s’est perfectionné en salsa et tango pour la scène finale.

Avec le comédien Richard Harris, la réalisatrice a subi quelques douches écossaises dont elle se souvient encore. Avant le début du tournage, en découvrant le bermuda informe et les chemises hawaïennes prévues par le costumier, Harris refusa tout net de les porter. Après de longues négociations, il accepta de les essayer, juste pour voir. Le résultat a été immédiat : on l’a entendu crier de la pièce à côté : « j’adore ! » et il n’a plus quitté cette tenue qui collait complètement au personnage. En revanche, après le tournage, la situation a été bien plus pénible à gérer pour Randa Haines qui venait de présenter un premier montage à ses deux acteurs-vedettes. Harris détesta si fort le film, qu’il lui adressa 15 pages de critiques. Effondrée mais forte de son expérience, elle réussit à le persuader d’attendre un peu et de revoir cette première mouture. Proposition acceptée. Et quand il la rappela quelques jours plus tard, ce fut pour dire : « c’est fabuleux, ne change rien ! ».

Aux côtés de comédiens confirmés que sont Richard Harris, Robert Duvall ou encore Shirley MacLaine, Sandra Bullock tient un petit rôle. Si son personnage de serveuse n’est pas très présent, il a en tout cas marqué Jay Leno, animateur d’un fameux talk show sur la chaîne NBC. A tel point que dans une de ses ultimes émissions, vingt ans après la sortie du film, il a confié à l’actrice que c’est dans Deux drôles d’oiseaux qu’il l’a découverte et qu’il s’est dit sur-le-champ qu’elle était appelée à devenir une grande star.