EXTRÊMEMENT FORT ET INCROYABLEMENT PRÈS

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Pas facile de faire le deuil de son papa, surtout quand on est un enfant de onze ans. C'est pourtant le long travail que doit faire Oskar, dont le père a disparu lors de la tragédie du 11 septembre 2001 au World Trade Center. Un an après, en fouillant dans les affaires de ses parents, l'adolescent découvre une clef et un nom : "Black". Quelle porte peut-elle bien ouvrir et qui est cette mystérieuse personne ? L'enfant va tenter d'élucider ce mystère et allant frapper à la porte de tous les "Black" de l'annuaire.

Au passage, il en apprendra beaucoup sur ses parents et le monde qui l'entoure. Le film de Stephen Daldry que vous allez découvrir fait partie de ces petits moments de tendresse qui brassent les thèmes de l'enfance et du passage à l'âge adulte.

Thomas Horn, le jeune comédien qui joue Oskar, est parfait de naturel sauvage, entouré d'acteurs chevronnés qui donnent aux mots "seconds rôles" une saveur toute particulière : Tom Hanks, Sandra Bullock ou Max von Sydow… pas mal en effet comme parrains pour débuter une carrière !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BROKEN FLOWERS (Partir à la recherche des mystères du passé, affronter les épreuves de la vie et renouer avec ceux et celles qui ont jalonné nos vies. Pari tenté et gagné par Stephen Daldry et Jim Jarmusch) ou encore ARTHUR ET LES MINIMOYS (Un petit garçon, un message mystérieux et une quête pleine de dangers et d'imprévus qui vont changer le cours de son existence... Drame ou comédie, ce sont les épreuves de la vie qui nous font grandir !).

Il y a du Stand by me et du Empire du soleil dans Extrêmement fort et incroyablement près. Stephen Daldry a su mettre des images sur des émotions difficilement traduisibles à l'écran : le deuil, l'absence, l'évolution des corps et du cœur. Ce cinéaste anglais est d'ailleurs un habitué de ce genre de performance : en 2000, il avait enthousiasmé la planète toute entière avec Billy Elliot, petite merveille tendre et cruelle sur un enfant de mineur prêt à tout pour vivre sa passion de la danse…

The hours, The reader ont confirmé cette voie et cette inspiration : Daldry croit fermement que l'homme se construit sur les bonheurs et les épreuves de l'enfance. Point de départ du film, une tragédie : les attentats du 11 septembre à  New York. Le cinéma américain sait digérer ses blessures et à vite posé ses caméras dans les ruines de "ground zero"… Après le Viet-Nam et l'Irak, le World Trade Center est lui aussi devenu une source d'inspiration pour Hollywood : Oliver Stone dès 2005 et depuis, Remember me ou la quasi-totalité des blockbusters d'action font référence à ce cauchemar destructeur qui, bizarrement, fait office d'acte fondateur dans la volonté de reconquête du monde par l'Amérique.

Oskar le jeune héros du film est en quête de réponses : son père n'a jamais été retrouvé dans les décombres des deux tours et ce cercueil vide mis en terre ne peut épancher sa colère et sa tristesse. il fallait des piliers solides pour entourer le jeune comédien : Stephen Daldry est allé puiser dans des figures fortes et populaires. Tom Hanks et Sandra Bullock font partie des comédiens les plus populaires. Le premier est une sorte de grand frère idéal : Forrest gump, La ligne verte, Apollo 13 ou Seul au monde lui ont forgé une image irréprochable de fils chéri de l'Amérique. La seconde est quant à elle la petite fiancée de l'oncle Sam, révélée par des comédies comme Miss Détective, La proposition ou L'amour à tout prix. Ses déboires sentimentaux en ont fait une icône de la cause féministe et ses choix de carrière la portent désormais vers des personnages plus profonds…