GARÇON CHIFFON

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Garçon chiffon est écrit, réalisé et interprété par l’acteur Nicolas Maury. Le titre vient du surnom « Chiffon » que sa mère lui donnait quand il était enfant. Il se promenait avec un gros coussin qui a fini par se transformer en petit morceau de tissu à force de se faire triturer. Comme  il s’endormait dessus partout en tombant comme une poupée de chiffon, cela lui a valu ce sobriquet auquel il s’est attaché au point de baptiser ainsi son premier long-métrage de réalisateur. 

Nicolas Maury trouvait cette expression idéale pour définir la fragilité de son personnage, un être qui se déchire mais peut se recoudre quand il affronte ses difficultés. Si son héros comédien a des soucis pour trouver du travail, il n’en est pas de même pour Nicolas Maury qui enchaine les tournages.  Les spectateurs de la série Dix pour cent le connaissent pour son rôle d’assistant extraverti. C’est aussi comme acteur qu’il s’est fait remarquer chez Yann Gonzales (Les Rencontres d’après minuit/Un couteau dans le cœur), Pascal Bonitzer (Les Envoûtés), Rebecca Zlotowski (Belle Epine) et Erwan Le Duc (Perdrix). 

L’acteur/réalisateur s’est entouré de Nathalie Baye, Arnaud Valois et Theo Christine pour l’épauler dans cette première réalisation. Il a offert à Jean-Marc Barr et à Laure Calamy des rôles en rapport avec le monde du 7e Art. On peut aussi voir brièvement Isabelle Huppert qui croise le héros alors qu’il sort d’un cinéma. Soutenu par le Label Festival de Cannes, le film n’a pu sortir en salle que quelques jours avant que les cinémas soient fermés par mesure sanitaire.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MOMMY (Xavier Dolan explore lui-aussi la relation d'un garçon hypersensible avec sa mère.) ou encore RETOUR CHEZ MA MÈRE (Une jeune femme incarnée par Alexandra Lamy revient vivre chez sa mère jouée par Josiane Balasko et la cohabitation n'est pas facile.).

Nicolas Maury reconnait volontiers que son personnage a des points communs avec lui, mais il réfute tout côté autobiographique dans son histoire. Il assure être nettement moins pénible et jaloux que Jérémie ! Pour l’écriture du scénario, il a collaboré avec Maud Ameline et la réalisatrice Sophie Fillières. La première a travaillé sur les scénarios d’Amanda de Mikhaël Vers et Simon et Théodore de Mikael Buch. La seconde a notamment signé les comédies La Belle et la belle, Arrête ou je continue et Aïe !. Sophie Fillières lui a également donné des conseils sur la réalisation comme de ne jamais accepter qu’on lui dise que certaines choses étaient impossibles à faire. Fort de son avis, il a insisté pour tourner un long plan séquence sur son personnage alors que son équipe semblait peu convaincue. 

Ses co-scénaristes l’ont aidé à créer un héros fragile, qui ressemble à un chiffon dans un monde où tout le monde est censé se tenir droit. Son « Garçon chiffon » a pour particularité de ne pas s’adapter au milieu dans lequel il évolue et de rester toujours le même quelles que soient les circonstances. Nicolas Maury a pensé le faire incarner par un autre acteur que lui avant de décider de le jouer lui-même. Il avait envie de se voir dans le rôle et de jongler avec le comique, le fantaisiste, le tragique et le pathétique.  Son film se veut aussi un  hommage aux livres qu’il adore notamment à Parure d’emprunt de la romancière américaine Paula Fox qui détaillait sa vie par paysages plutôt qu’en s’appuyant sur des dates. Il a également pensé à L’Eveil du printemps de Frank Wedekind dont son héros répète le texte. 

Selon Nicolas Maury, Garçon chiffon est aussi le portrait d’une mère, celle qu’incarne Nathalie Baye. Le réalisateur avait fait sa connaissance sur le tournage de Dix pour cent et définit leur rencontre comme « absolue et alchimique ». Il a creusé son personnage de femme vieillissante qui s’est installée dans le Limousin, région natale du réalisateur, entre gites et travaux d’aiguille au point de croix mais trouve toujours du temps pour se pencher sur la psychologie complexe de son fils. Quant à la jalousie, c’est également un sujet qui le passionnait et qui lui a donné l’idée d’inventer les « Jaloux anonymes ». Il refuse farouchement l’étiquette de « film d’homosexuel «  pour Garçon chiffon, estimant qu’il n’a pas à entrer dans quelque case que ce soit.

On est un peu désappointé de se dire que ce premier film de Nicolas Maury, drôlement intitulé « Garçon chiffon », aurait certainement pu être beaucoup mieux voire excellent sans les défauts inhérents à certaines premières œuvres. D’abord - et il est clair que ceux ...

Je dirai en préambule que j'ai hésité pour le titre. Les Malheurs de Chiffon s'applique bien au film de Maury inscrit dans le contexte actuel (du Covid et de ses conséquences économico-sociétales), tandis que Chagrins de Chiffon aurait mieux décrit l'histoire que raconte ...

Comme beaucoup que j’ai découvert Nicolas Maury incarnant le personnage d’Hervé dans la série 10%. Nicolas Maury annonce la couleur; il le dit lui même : « il est trop » ! Alors oui, « Garçon chiffon » est un peu trop long, un peu trop égocentrique et la fin ...