HOPE AND GLORY

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La vie n’est pas qu’un tapis de bombes. De septembre 1940 à mai 41, Londres et sa région ont vécu le blitz, soit le bombardement systématique de la ville par les Allemands, au cours duquel plus d’un million de maisons furent détruites ou endommagées. Pas étonnant qu’on en garde quelque souvenir quand on vit ça à 7 ans.
Et c’est exactement ce qui est arrivé au réalisateur John Boorman, né en 1933 dans la banlieue de Londres, comme l’enfant héros du film qui voit son père se réengager dans la deuxième guerre mondiale - après avoir manifestement gardé un bon souvenir de la première.
Il s’agit donc, oui, d’un film autobiographique où l’on suit la vie de Billy, 7 ans, resté avec sa mère et ses soeurs pour mener une vie de rat des caves la nuit, et de vautour le jour, au milieu d’une bande de gamins pour qui ces décombres constituent un extraordinaire terrain de jeux.
C’est un des films de Boorman qui a connu le plus de succès au Etats-Unis et qui lui a valu une flopée de nominations aux Oscars pour la cérémonie de 1988: meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleure photo et meilleure direction artistique, même s’il n’a finalement remporté aucune statuette chauve.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver AU REVOIR, LES ENFANTS (Autre film où la guerre est vue par les enfants) ou encore DUEL DANS LE PACIFIQUE (Autre film de Boorman sur la deuxième guerre mondiale.).

Les films de guerre avec des enfants pour héros sont finalement assez nombreux. Parmi les meilleurs, on peut citer le très sombre Allemagne, année zéro de Roberto Rossellini, tourné en 48 dans un Berlin en ruines. Il y a également les très mélodramatiques Jeux Interdits de René Clément, Oscar du film étranger 1952, dont les notes de guitare sont à jamais dans toutes les mémoires. Jusqu’à cette même année 1987, où comme Boorman, Louis Malle livrait sa vision d’enfance et autobio de la guerre, avec Au Revoir, les enfants.
En dehors de cette Guerre à 7 ans, brossée davantage sur le ton de la comédie, le réalisateur John Boorman avait déjà mis la seconde guerre au centre d’un de ses premiers films, Duel dans le Pacifique. C’était 20 ans plus tôt, en 68, et d’une façon encore plus originale puisque l’Américain Lee Marvin et le Japonais Toshiro Mifune s’y livraient à une lutte à mort sur une île du Pacifique par ailleurs déserte.
Quant au titre original, Hope & Glory, il fait référence à un morceau d’Elgar plus connu sous le titre “Pompes et Circonstances Marche  N°1”, qui a bien failli prendre la place du “God save the Queen” comme hymne anglais, mais qui fait généralement office de tube dans toutes les grandes cérémonies anglo-saxonnes et dont nous connaissons bien les vertus lacrymales. Au rayon archives sonores, ajoutons d’ailleurs que le discours royal dont on entend la fin à la radio est un de ces fameux speeches du roi George VI, dont les problèmes d’élocution ont été largement documentés dans le film de Tom Hooper avec Colin Firth, Le Discours d’un roi, abondamment oscarisé en 2011.