IN THE AIR

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On a plutôt l'habitude d'associer à George Clooney une personnalité sympathique et généreuse. C'est donc une surprise de le voir incarner ici une ordure certifiée, un mercenaire payé pour ruiner la vie des gens.  

Lorsque les patrons des grandes entreprises ont besoin de se séparer de leurs employés sans se salir les mains, ils font appel à des gens comme Ryan Bingham, qui convoque les salariés dans un bureau impersonnel et leur signifie leur licenciement sans haine ni émotion.  C'est un spécialiste du choc doux.

Le film s'attache à sonder un peu cet homme totalement égocentrique, sans famille, sans amis et sans maison, qui passe sa vie en avion. Ses seuls liens sont deux femmes. L'une est son alter ego, avec laquelle il entretient une relation sans avenir. Une autre, jeune et ambitieuse, le prend pour modèle afin d'exercer le même métier. Ce n'est ni une comédie, ni un drame, mais un film certainement très noir.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE GRAND CHANTAGE (Portrait d'arrivistes trop cyniques pour réaliser leur propre fragilité) ou encore TERMINATOR (Terminator désigne un robot sans état d'âme chargé d'éliminer des personnes pour le compte d'une multinationale).

Jason Reitman a seulement 32 ans lorsqu'il réalise en 2009 ce troisième long-métrage qui, comme ses précédents, est un film de studio qui ressemble à un film indépendant. Comme dans Thank you for smoking et Juno, il y a toujours chez lui une ambiguïté qui peut passer pour de l'indépendance d'esprit, d'autant qu'elle est pimentée d'une certaine dose de provocation. Ici, il exploite le paradoxe  du personnage joué par George Clooney. C'est un salaud, mais le film essaie de le rendre sympathique.

In the air est produit par le père de Jason, Ivan Reitman, réputé pour avoir réalisé Ghostbusters. Jason avait demandé à son père d'acheter les droits du roman paru en 2001, avant d'entreprendre l'écriture du scénario en 2002, à une époque où l'économie était encore florissante. Il pensait en faire son premier film, mais entretemps sont arrivées les occasions de réaliser Thank you for smoking et Juno. Lorsqu'il a repris In the air, la situation de l'emploi s'était largement dégradée aux Etats-Unis, rendant l'intrigue beaucoup plus opportune. Le ton du film en a été largement changé, et le film gagne en pertinence, compte tenu du contexte de la récession économique mondiale.

Une bonne partie des personnages qui sont renvoyés dans le film sont interprétés par des vrais chômeurs récemment licenciés. Ils ont été recrutés par petites annonces, et ont reçu pour instruction de dire tout ce qu'ils avaient à dire en s'adressant à la caméra comme si c'était la personne qui les avait licenciés. Ils n'ont jamais été mis en présence de George Clooney ou Anna Kendrick, parce que le réalisateur pensait à juste titre que de vrais chômeurs auraient déstabilisé les acteurs. En tant que co-producteurs, le père et le fils ont reçu une nomination à l'oscar du meilleur film. Le fils a fait savoir au cours d'une conférence de presse que son père était l'auteur d'une des meilleures répliques du film, mais il n'a pas précisé laquelle.

Il y a fort à parier que vous n'avez pas aimé Up In The Air, étouffé par le cynisme du personnage principal (dont je ne me rappelle plus le nom mais ça n'a pas grande importance, il est George Clooney). Je crois qu'on ne peut apprécier ce film que si l'on aime prendre l'avion, ...

Après "Thank you for smoking" (1) et "Juno" (2), le fils Reitman continue à creuser le sillon "comédies grinçantes à portée sociétale". Même si son propos n'est pas toujours des plus légers, il sait l'entourer d'un charme certain, et convoque un sentimentalisme bienvenu. ...

Up In The Air est un film fort pessimiste qui se cache derrière le rideau de la comédie et le sourire de George Clooney. Et c’est facile de se cacher derrière de pu*** de sourire. Notre héros est payé pour virer des gens aux quatre coins des États-unis, et pour cela il ...