JUDAS AND THE BLACK MESSIAH

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William O’Neal vit de rackets et de vols qu’il commet dans le quartier noir de Chicago en se faisant passer pour un agent fédéral. Rattrapé par le FBI, il n’a qu’une seule issue pour échapper à la prison : accepter le marché qu’on lui propose, à savoir devenir une taupe au sein des Black Panthers. 

Il devient le chauffeur de Fred Hampton, orateur né des Black Panthers, qui tente de créer la ‘rainbow coalition’ et inciter les Blancs les plus pauvres et les communautés sud-américaines à rentrer en rébellion. À fédérer, Hampton devient dangereux. Il est donc une cible toute trouvée pour le Bureau. 

Avec Daniel Kaluuya dans la peau de l’activiste, Lakeith Stanfield dans celle du traître et aussi Jesse Plemons sous les oripeaux de l’agent Mitchell et Martin Sheen en J. Edgar Hoover, Judas and the Black Messiah lève le voile sur les opérations illégales de COINTELPRO et la mort prématurée d’un leader en devenir. Un thriller passionnant rappelant le meilleur du cinéma politique des années 70.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE PETIT MARCEL (Dans un style beaucoup plus français, LE PETIT MARCEL raconte comment un jeune homme, accepté au sein d'activistes de gauche, rapporte ses activités à la police.) ou encore THE MURDER OF FRED HAMPTON (Le film documentaire de Howard Alk raconte l'impact de Fred Hampton sur les Black Panthers et sa mort sous les balles de la police.).

Judas and the Black Messiah a été cité six fois aux Oscars. Meilleure chanson originale, Meilleure photo, Meilleur acteur dans un second rôle pour Daniel Kaluuya et Lakeith Stanfield, Meilleur scénario original et Meilleur film. La cérémonie, organisée le 25 avril 2021 – deux mois plus tard que d’habitude vu les ravages qu’a fait la COVID sur les sorties – a consacré le film par deux fois : pour la chanson de HER, « Fight For You », et pour la prestation de Daniel Kaluuya en Fred Hampton, son compère Lakeith Stanfield étant reparti bredouille, lui. À noter que le film brise un plafond de verre : c’est le premier film nommé à l’Oscar du meilleur film dont l’équipe de production est entièrement composée d’Afro-Américains. 

Parmi les références cinématographiques de Shaka King et de son chef opérateur Sean Bobbitt pour créer l’image et l’atmosphère de Judas and the Black Messiah, on retrouve pas mal de films des années 70 mais aussi des titres plus récents. Jugez plutôt : Le Prince de New York de Sidney Lumet, Les Copains d’Eddie Coyle de Peter Yates, Le Récidiviste d’Ulu Grosbard, Les Infiltrés de Martin Scorsese. Mais aussi La Bataille d’Alger, Heat de Michael Mann, La Nuit nous appartient de James Gray ou encore les documentaires When We Were Kings et 80 Blocks From Tiffany’s qui raconte en 1979 la guerre des gangs dans le Bronx. 

Bon nombre d’acteurs du film s’étaient déjà croisés dans d’autres longs-métrages avant Judas and the Black Messiah. La plus célèbre collaboration, c’est celle de Lakeith Stanfield, Daniel Kaluuya et Lil Rel Howery dans Get Out de Jordan Peele, le film qui, en 2017, a remis la Black Horror au centre de la carte du cinéma d’auteur. Lakeith Stanfield et Lil Rel Howery avaient rejoué ensemble dans The Photograph de Stella Meghie, romance sortie directement en DVD chez nous. Par ailleurs, Dominique Fishback qui incarne Deborah Johnson, la petite amie de Fred Hampton, et Algee Smith, qui joue Jake Winters, se sont croisés dans le Young Adult The Hate You Give de George Tillman Jr. sorti en 2018.

On est même éberlué quand on voit Fred Hampton tendre la main à des blancs sudistes parés du drapeau confédéré mais qui s'avère pourtant si génialement véridique ! On apprécie le rapport entre O'Neal et son agent de liaison, l'un croyant sans doute avoir un lien privilégié ...

Si l'on se réfère au célèbre adage : "C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleurs soupes", quid du cinéma?? Eh bien ça dépend en fait, mais pour moi, il peut s'appliquer sans problème à Judas and the Black Messiah tant le film de Shaka King offre du classique, mais ...

Veste en cuir, poing levé, béret sur la tête, arme à la main, c'est un Black Panther, aucun doute. Et pourtant ce ne sont ni ses frères, ni ses sœurs, que LaKeith Stanfield incarne ici avec talent. Dans le rôle de Bill O'neal, aucune fausse note, un personnage complexe, ...