JUMANJI

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"Jumanji, un jeu pour tous ceux qui espèrent laisser derrière eux leur univers. Lancez les dés pour déplacer le pion, un double donne le droit de rejouer. Le premier qui arrive au bout a gagné". Telle est la règle, très simple, d’un jeu pas ordinaire qui fait basculer ses participants dans un monde parallèle.

Né, en 1982, sous la plume de Chris Van Allsburg, lequel publiera quelques années plus tard Boréal-Express qui donnera au cinéma Le Pôle express (Robert Zemeckis, 2004), Jumanji est d’abord un succès de librairie, convoité aussitôt par le cinéma. Mais Chris Van Allsburg rechigne à en céder les droits. "Ce serait, dit-il alors, comme vendre son bébé à une bande d'esclavagistes blancs". Il finit par s’y résoudre, mais un peu plus de dix ans plus tard. Jumanji, le film, sortira en 1995.

Il est réalisé par Joe Johnston. Naguère aux commandes de Chérie, j’ai rétréci les gosses (1989) puis de Rocketeer (1991), Joe Johnston est le cinéaste tout désigné pour un film s’adressant à la jeunesse et multipliant les effets spéciaux. Avant de devenir réalisateur, Joe Johnston a travaillé au sein des studios de George Lucas, Industrial Light & Magic, et a obtenu, avec son équipe, un Oscar pour les effets spéciaux des Aventuriers de l’arche perdue. Et c’est, bien sûr, à Industrial Light & Magic qu’est confié le soin des effets spéciaux de Jumanji.

Robin Williams, qui a beaucoup donné aux films pour et/ou sur l’enfance, avec Le Cercle des poètes disparus, Hook, Toys, Mme Doubtifre ou Aladdin dans lequel il a été la voix du génie, est l’acteur idéal pour tenir la tête d’affiche du film. à son côté, on trouvera une fillette de 12 ans, pas tout à fait une débutante pour autant. Kirsten Dunst qui, dans les années 2000, sera la fiancée de Spider-Man, a tenu son premier rôle au cinéma à 5 ans, dans New York Stories et sa participation à Entretien avec un vampire lui a valu, déjà, une nomination aux Golden Globe.

 
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Le personnage de Robin Williams n’est pas ménagé. On le voit, prisonnier de la jungle, affronter des moustiques géants et des singes hurleurs, se confronter à des plantes carnivores, des éléphants en troupeau, déjouer des dangers météorologiques et chevaucher un crocodile récalcitrant. Robin Williams, lui, n’a pas souhaité se ménager. Il a tenu, en effet, à exécuter lui-même la plupart des cascades. Ainsi pour la scène avec le crocodile, animal mécanique aux mouvements commandés par des leviers hydrauliques. "Le crocodile, raconte l’animateur qui en était chargé, était l’équivalent des taureaux mécaniques, sauf qu’il avait beaucoup plus de dents. La scène était prévue avec un cascadeur, mais quand Robin a vu l’engin, il a voulu l’essayer. Il nous a fallu à la fois essayer de ne pas l’envoyer trop tôt valser dans l’eau et veiller à ne pas le blesser avec la tête du crocodile. Les mouvements ne puvaient pas être chorégraphiés, il ne pouvait que compter sur lui-même pour éviter les mouvements de tête". "Tourner cette scène, dit Robin Williams, c’était comme lutter contre une valise géante. Et c’est probablement ce que j’ai fait de plus proche d’un film d’action. C’est de l’aventure pure".

Les très nombreux effets spéciaux de Jumanji sont, pour la plupart, un mélange d’images de synthèse et d’effets spéciaux mécaniques réalisés sur le plateau. Les animateurs d’Industrial Light & Magic qui sortaient tout juste de Jurassic Park savaient tout de la création des dinosaures en images de synthèse. Pour Jumanji, il leur a fallu faire un pas de plus dans la technologie, trouver le moyen de montrer des animaux avec du pelage. "Là où, pour Jurassic Park, nous n’avions calculé qu’une surface bosselée et teintée faisant office de peau préhistorique, nous avons dû, pour Jumanji, calculer informatiquement les millions de poils qui peuvent onduler lorsqu’un lion court, expliquait-on dans les studios de George Lucas, précisant : à titre de comparaison, la surface à calculer et la complexité de la matière imposaient des calculs 123 000 fois plus complexes que pour Jurassic Park ou Casper". Nous étions, il faut le rappeler, en 1995.

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