KILL LIST

en VOD

La vie est rude, même pour les tueurs à gages…Partant de ce principe qui aurait pu donner une excellente comédie, le réalisateur Ben Wheatley vous propose un thriller qui peu à peu, vous allez le voir, bascule dans une noirceur de plus en plus oppressante, terrifiante. Jay, sa femme Shel et leur fils Sam vivotent plus qu’ils ne vivent, dans une Angleterre où la crise n’a pas épargné les criminels. Obligés par un ami d’accepter un contrat et de supprimer une liste de cibles, (d’où le titre du film : Kill List), Jay va peu à peu découvrir que cette mission-là ne sera pas comme les autres. Il entraîne alors sa famille dans une spirale de violence, de paranoia et terreur dont aucun des personnages ne sortira indemne et le spectateur non plus !

Attention, cette plongée éprouvante dans le quotidien soudain bouleversé d’un couple assassin était interdite aux moins de seize ans lors de sa sortie en salles : vous allez maintenant comprendre pourquoi…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver REC (Que ce soit celle d'un tueur à gages ou celle de pompiers-sauveteurs, une mission peut rapidement tourner à l'horreur ! Ces deux films commencent comme un banal quotidien qui va vite virer au cauchemar, aidé par le surnaturel qui se déchaîne...) ou encore COLLATERAL (D'accord, le job de tueur à gages et généralement bien payé mais il peut réserver des rebondissements rarement prévus à la signature du contrat ! Neil Maskell et Tom Cruise vont l'apprendre à leurs dépends, au coeur d'une interminable nuit...).

De prime abord, Kill list aurait pu trouver sa place dans la filmographie d’un Ken Loach ou d’un Mike Leigh. Ces vétérans du cinéma social made in England ont eux aussi creusé le sillon du petit peuple, frappé de plein fouet par les crises économiques. Ben Wheatley ajoute à cette trame somme toute classique une dimension angoissante, horrifique et haletante qui, au final, transporte presque son oeuvre dans un registre du film de genre ! Le résultat vous l’avez-vu est impressionnant et cette histoire va longtemps vous hanter…
Ce n’est pourtant que le deuxième long métrage d’un garçon né en 1972 et dont les travaux de jeunesse constituaient en des vidéos délirantes de cascades truquées, postées sur internet. Leur succès fit vite sa réputation : vingt millions de vues recensées sur le web et c’est d’abord la pub qui profita de ce nouveau talent.

Mais Wheatley avait une autre idée en tête : passer du petit au grand écran. Vœu réalisé en 2009 avec un premier film, Down terrace qui s’attachait déjà aux pas sanglants d’une famille de criminels, à la recherche du mouchard responsable de leur emprisonnement ! Reprenant une partie des comédiens, le cinéaste propose en 2012 ce Kill list qui flirte cette fois allègrement avec le fantastique et l’horreur. Un film écrit une fois encore avec l’aide d’Amy Jump son épouse et qui repose sur un traumatisme réel de son enfance : la peur des grandes maisons qui grincent au cœur de la nuit ! Salué du prix du public au festival du film policier de Beaune et par le grand prix du festival Hallucinations collectives de Lyon, (si, si !), Kill List a marqué  les esprits à défaut d’imprimer sa marque sur le box-office, sortie estivale oblige…

Si l’histoire fonctionne à ce point à l’écran, c’est aussi parce que les interprètes se connaissaient parfaitement et que Ben Wheatley a pu jouer sur cette proximité pour laisser beaucoup de place à l’improvisation sur certaines scènes clefs, comme celle du repas en plan-séquence au début du film.