L'AMOUR AUX TROUSSES

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Ah l’amitié, c’est une des plus belles valeurs de l’existence. Complicité, partage, confiance : on pourrait parler des heures des avantages à avoir un ou des amis. Le problème, c’est quand le partage dont je parlais va jusqu’à s’appliquer au conjoint de son ou sa meilleur ami...

C’est la mésaventure que va subir Pascal Elbé dans le film qui suit. Policier de son état, il découvre par hasard que son meilleur ami, Jean Dujardin, a une liaison avec son épouse, incarnée elle par Caterina Murino. On se doute évidemment que cette révélation va un petit peu gâcher la relation des deux potes, d’autant qu’ils se retrouvent obligés de travailler au plus près l’un de l’autre sur une mission périlleuse...

On est dans le vaudeville et le film d’action, avec des comédiens à leur aise sur ce terrain du boulevard. C’est vif, charmant, drôle et touchant aussi par moments : bref tout ce qui préfigure le futur grand succès de Philippe de Chauveron, le réalisateur : Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'ARME FATALE (Deux flics différents, apprenant à devenir amis malgré leurs différences et leurs différends. Gibson-Glover ou Dujardin-Elbé : même combat !) ou encore LES INFIDELES (Petits et grands mensonges sentimentaux peuvent avoir de petites ou grandes conséquences sur la vie de ceux qui jouent au jeu dangereux de l'adultère...).

C’est fou comme L’amour aux trousses fleure bon la nostalgie des comédies policières des années 70 et 80. Jean Dujardin, héritier assumé de Jean-Paul Belmondo y est à l’aise comme un poisson dans l’eau et l’apparition au détour d’une scène de Claude Brasseur ne fait que renforcer cette sensation...

Et pourtant, ce style de films semblait tombé en désuétude chez nous, comme si les producteurs avaient désormais des scrupules à creuser une veine qui nous a pourtant réservé au fil du temps tant de bonnes surprises. Il faut dire que l’idée d’associer deux flics collègues et rivaux, dont l’un est d’une maladresse crasse, renvoie immédiatement à d’autres productions. Dans ce genre-là, Les ripoux de Claude Zidi reste un modèle. Philippe Noiret, le vieux briscard enseignant à Thierry Lhermitte, la nouvelle recrue, les règles de la roublardise chez les condés est un régal à voir et à revoir. Que dire des Gendarmes de St Tropez, brigade improbable menée par Louis de Funès et Michel Galabru qui a fait se tordre de rire des générations de spectateurs tout au long des six films de 1964 à 1982 ?

Dans un genre plus récent et plus délirant citons Mais qui a tué Pamela Rose d’Eric Lartiguau dans lequel Kad Merad et Olivier Baroux incarnaient des agents du FBI totalement nuls, enquêtant sur le meurtre d’une strip-teaseuse... Une inspiration qui renvoie sans doute possible à la saga des Y a-t-il un flic pour sauver, successivement le président, la reine ou Hollywood... Puisque nous sommes aux Etats-Unis, restons-y pour vous rappeler une autre série de films à succès : L’arme fatale où le tandem Mel Gibson-Danny Glover campait deux coéquipiers aux antipodes l’un de l’autre, le premier psychopathe en puissance, le second pépère bien rangé ! Tango & Cash en 1989 avec le duo Sylvester Stallone-Kurt Russell puis Bad boys avec Will Smith et Martin Lawrence en 1995 avait prolongé l’expérience autant que notre plaisir coupable de spectateur !