L'ATTRAPE-RÊVES

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L’Attrape-rêves n’est pas un film formaté, et c’est tant mieux. D’entrée de jeu nous sommes happés par un attroupement d’hommes et de femmes regroupés dans un endroit désertique du grand nord canadien où un gourou a construit une cathédrale de brindilles. Il a la réputation d’être un guérisseur efficace. Ce n’est que peu à peu que nous comprenons que la femme aux pas desquels nous nous attachons est mère d’un enfant malade. Mais alors, nous sommes aussitôt propulsés vingt ans en avant…

L’Attrape-rêves n’est pas pour autant un film ésotérique. Même s’il se montre indiscret et fouille dans les âmes sans vergogne. Le film s’articule autour de trois personnages : cette femme qui a recours au guérisseur avant de découvrir qu’elle-même possède des dons qui pourraient bénéficier à ses congénères dans la détresse, son fils qui a grandi et lui en veut d’avoir déserté le cocon familial, et une jeune journaliste française dont les desseins ne sont pas immédiatement limpides.

Ce mélo hors du temps et de l’espace possède en tous cas une grande puissance émotionnelle, qui flirte avec notre sensibilité d’une façon différente du tout-venant cinématographique. Nous sommes perpétuellement entre deux eaux, dans une sorte de cocon que les paysages glacés du grand Nord rendent hypnotique. Tournant autour des notions de pardon, de libération, de don de soi, le film vise à atteindre une dimension métaphysique au-delà des affres immédiates de ses personnages. On y est sensible ou pas, mais il faut choisir son camp.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'AUTRE (Ce film de Mulligan a pour axe le devenir d'une fratrie interrompue par... mais n'en disons pas plus, c'est le secret du film !) ou encore KES (Le lien passionnel entre un gamin et un faucon.).

La grande force de L’Attrape-rêves réside bien entendu dans sa construction, les deux périodes espacées de vingt ans avançant en parallèle, tout en s’éclairant mutuellement. Il arrive que l’on s’y perde un peu… Ce qui explique que la critique n’ait pas été unanime lors de la sortie du film. Si tous ont loué la qualité du jeu des comédiens et la beauté époustouflante des paysages, certains ont pointé une certaine lourdeur dans l’énoncé des enjeux. A chacun de juger en son âme et conscience. Mais on ne peut nier, en toute objectivité, l’ambition du projet, mi film d’aventure mi fable new age qui titille notre imaginaire autant que notre curiosité.

Le tournage a eu lieu à Winnipeg, capitale de la province du Manitoba, au Canada. On se doute que les conditions climatiques n’ont pas vraiment facilité les choses, mais l’étrange séduction du film était évidemment à ce prix. Manifestement une première pour la réalisatrice, Claudia Llosa, de nationalité péruvienne. Mais celle-ci confesse aimer les paysages désolés, hors du temps et de la modernité, véritables métaphores de la grandeur de l’existence. La façon dont elle a laissé à ses comédiens un espace de jeu aussi ample que possible contribue par ailleurs à cette sensation d’étrangeté qui nous saisit.

Claudia Llosa signe avec cet Attrape-rêves son troisième long métrage, après Made in USA et Fausta. Une œuvre en devenir, mais suffisamment homogène pour reconnaître la patte d’un auteur, qui n’aime rien tant que jongler avec les destins, mesurer les effets de la peur, s’attacher à des personnages qui vont jusqu’au bout de leurs obsessions. Elle figure d’ores et déjà, aux côtés de Francisco Lombardi ou de José Menduez parmi les cinéastes péruviens que l’Histoire du 7è Art retiendra, même si, reconnaissons-le, le Pérou n’est pas une terre de cinéma des plus fertiles. L’Attrape-rêves souligne en tous cas son désir de s’émanciper en tournant dans un pays étranger, avec des comédiens venus du monde entier, le trio de tête étant constitué de l’Américaine Jennifer Connelly, de l’Irlandais Cillian Murphy et de notre Mélanie Laurent nationale.

Entre deux flocons de neige se mêlent échelles et temporalités, passant du graveleux – flatulences, dialogues ultra-virils – à l’horrible, de quatre amis d’enfance maintenant adultes replongés dans leur Derry originel à une invasion planétaire tout en faisant que ...

Ah Dreamcatcher... Ce film (adapté d'un roman de Stephen King que je n'ai pas lu), en plus d'être un échec au box-office, a reçu des tas et des tas de critiques très négatives autant par les journalistes que par les spectateurs. Du coup j'étais assez mitigé avant de le ...

Quand j'ai lu Dreamcatcher, je me suis imaginée tout un tas de choses, d'endroits, de décors et de situations. Puis le film est sorti, et je me suis dit : Soit le réalisateur est dans ma tête, soit c'est la meilleure adaptation possible que je pouvais imaginer, tant ça collait ...