L'ÉTÉ DERNIER

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Mai 2023. Catherine Breillat, la dite “sulfureuse” réalisatrice de Romance ou Sex is comedy, foulait le tapis rouge du Festival de Cannes où elle allait présenter son nouveau film, L’été dernier, après dix années de silence cinématographique.  

L’été dernier est un remake du film danois Queen of hearts. L’histoire d’Anne, une avocate renommée, belle femme intelligente et aisée, mariée à Pierre et mère de deux jeunes filles. Pierre a un fils d’un premier mariage, Théo 17 ans qui vient vivre chez eux. Peu de temps après, Théo annonce à son père qu’il a une relation avec Anne… 

Pour jouer Anne, Catherine Breillat a choisi Léa Drucker, merveilleuse actrice de Jusqu’à la garde ou des Couleurs de l’incendie. La réalisatrice lui a mis dans les bras le jeune Samuel Kircher, fils des comédiens Jérôme Kircher et Irène Jacob et frère de Paul Kircher, le jeune acteur du Lycéen de Christophe Honoré et du Règne animal de Thomas Cailley. A l’origine c’est Paul qui devait interpréter le rôle de Théo. Mais un problème de disponibilité l’en ayant empêché, c’est lui qui a suggéré à la réalisatrice son frère Samuel. Il a bien fait ! 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver QUEEN OF HEARTS (La version originale de L'été dernier) ou encore LE SOUFFLE AU COEUR (L'histoire de la relation incestueuse entre une mère et son fils de 15 ans).

Ne dites pas à Catherine Breillat qu’elle est sulfureuse, elle déteste ça, elle qui dit « être obsédée par la pureté ». N’empêche, avant d’être cinéaste, Catherine Breillat a été romancière et son premier livre, L’homme facile, publié en 1965 - à l’âge de 17 ans, a été interdit au moins de 18 ans ! Quant à son premier contact avec le cinéma il a eu lieu non pas derrière mais devant la caméra de Bernardo Bertolucci sur le tournage du Dernier tango à Paris !  

Elle apparaissait dans ce film qui avait fait scandale avec sa sœur, Marie-Hélène Breillat. Elle est devenue actrice et a fait la voix off du premier film réalisé par Catherine en 1976 : Une vraie jeune fille. Ou l’éveil à la sexualité d’une adolescente dans les années 60. A cause de la faillite de son producteur, ce film n’est sorti que 20 ans plus tard. Sacré début de carrière ! Après ce raté, Catherine Breillat a réalisé Tapage nocturne avant de se concentrer sur l’écriture et devenir scénariste de David Hamilton (Bilitis), Liliana Cavani (La Peau), Marco Bellocchio (Les Yeux, la Bouche), Maurice Pialat (Police) ou Christine Pascal (Zanzibar).  

En 1988, Catherine Breillat est revenue derrière la caméra pour réaliser 36 fillettes. Puis ont suivi Sale comme un ange (scénario refusé par Pialat), Parfait amour (avec l’idéologue d’extrême droite Alain Soral), Romance (avec la star du porno Rocco Siffredi), À ma sœur, Sex is comedy (inspiré par le tournage de Romance) et Anatomie de l’enfer (encore avec Rocco Siffredi) sorti en 2004. En 2005, la réalisatrice a été victime d'une hémorragie cérébrale qui a entraîné une paralysie du côté gauche. Mais après une rééducation intense, elle est retournée au travail pour filmer Une vieille maitresse. Après quoi, elle a été victime de l’escroc Christophe Rocancourt qui lui a soutiré plus de 850.000 euros. Une mésaventure que la cinéaste a relaté dans le livre Abus de faiblesse qu’elle a adapté au cinéma en 2013 avec Isabelle Huppert et Kool Shen. Dix ans avant de revenir enfin à la réalisation avec L’été dernier.  

Pas sulfureux mais romantique, telle est la façon dont Catherine Breillat juge son propre cinéma, ce en quoi il est permis de ne pas adhérer. Qu'importe, disons que la réalisatrice est passée maîtresse dans l'art de distiller le trouble et qu'elle aime plus que ...

Plutôt bien aimé tous les films de Catherine Breillat vus jusqu’ici. Je ne pouvais pas rater celui-là, j’adore Léa Drucker. Pour moi sans doute la meilleure actrice de sa génération. Elle choisit de mieux en mieux ses rôles et même ses séries (La guerre des mondes), ...

Excellent Breillat, peut-être bien son meilleur ou pas loin. Comme d'habitude elle choisit un sujet extrêmement provocant, voire scabreux, mais ce qui fait la différence ici c'est qu'elle ne le traite absolument pas de manière scabreuse. Elle en a une approche réservée, ...