LA CITÉ DE LA JOIE (VERSION RESTAURÉE)

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La cité de la joie est un bidonville de Calcutta, une sorte de cour des miracles, marqué par une extrême pauvreté et une violence sociale terrible. Aux yeux de l’Occident, l’Inde des Intouchables doit se situer quelque part par là.

Patrick Swayze en 1992 est une star, Roland Joffé le cinéaste est au sommet de sa gloire et le film est tiré d’un best-seller qui porte le même titre. La Cité de la Joie est un film humaniste, dans l’esprit des « French Doctor » et des ONG, qui pensent que chaque homme peut changer le monde.

Un grand acteur indien est là qui a fait une carrière internationale: Om Puri. Et aussi bien sûr une star qui a fait battre bien des coeurs à Bollywood : Shabanah Azmi de chez Mrinal Sen, Satyajit Ray, Richard Fleisher ou Blake Edwards. Bref du beau linge pour un superproduction dont les images ont été restaurées, images pleines de souffrance mais de joie.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SALAAM BOMBAY ! DE MIRA NAIR (1988) (Le difficile destin d'un petit garçon, forcé de rembourser une dette et qui de péripéties en péripéties se retrouve à la rue dans la monstrueuse ville de Bombay. Une magnifique complainte en faveur des plus vulnérables forcés de survivre dans l'enfer urbain par une cinéaste qui fait carrière à Hollywood.) ou encore CHARULATA DE SATYAJIT RAY (1964) (Le grand cinéaste indien de Calcutta réalise un film sur l'apprentissage, celui de l'éveil à la culture et à la création. Une femme se découvre en son mentor, un complice et puis progressivement naît un sentiment nouveau.).

Au départ il y a le fameux roman français de Dominique Lapierre paru chez Robert Laffont en 1984. Le livre se vend à des millions d’exemplaire, Lapierre cède la moitié de ses droits d’auteur pour lutter contre la misère en Inde et devient une star dans le sous-continent. Quatre ans plus tard, Roland Joffé pour monter ce film impossible pour des raisons politiques et culturelle appelle Satayjit Ray à l’aide. Quatre fois le vénérable cinéaste indien refuse de le recevoir. Finalement Joffé s’adjoindra un collaborateur du maître pour superviser l’authenticité de la représentation.

Le tournage du film se fera dans le chaos et l’insécurité malgré les autorisations légales. Une campagne de dénigrement sera orchestrée par un des plus puissants journaux bengalis sous l’impulsion personnelle de son éditeur. On prétendra que le film est pornographique puis on lancera une campagne contre deux assistants accusés de meurtres. Mais Joffé ne cèdera ni à la fureur nationaliste ni au racket, il faut dire qu’il avait déjà survécu au Cambodge de La Déchirure et à l’épopée de The Mission tourné au fin fond de l’Amérique du sud.

A l’arrivée avec un budget explosé à 27 millions de dollars le film peinera à s’imposer, notamment à cause de son échec aux Etats-Unis. Le britannique Roland Joffé aura un peu de mal à s’en remettre mais poursuivra une honorable mais moins brillante carrière avec des films comme Les amants du nouveau monde ou Vatel avec Depardieu, en 2000 ou Forgiven son dernier film en 2018, évoquant l’évêque sud-africain Desmond Tutu. Tant de films et tant de causes perdues.

Ce film donne une image particulière de Swayze qui mettra beaucoup de temps à accepter sa nouvelle voie dans ce bidonville de Calcutta filmé avec soin où tous les résidents (des lépreux aux sans logis) compensent leur désespoir tenace par une dignité incroyable. Les ressorts ...

Et il y a un miracle dans cette cour des miracles sous les traits de Max (Patrick Swayze) , accompagné d'acteurs locaux tel Om Puri déjà aperçu dans Gandhi et dans bien d'autres réalisations indienne. Bollywood se porte bien et ce fut un plaisir de revoir ces acteurs talentueux. ...

J'ai été très agréablement surpris, car je ne suis pas fan de Patrick Swayze, mais là, je dois avouer que j'ai été embarqué du début à la fin. Bon, ok, le livre de Dominique Lapierre n'est pas respecté. Et alors. Pourquoi systématiquement les films devraient être ...