LA FIÈVRE AU CORPS

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La Fièvre au corps est le premier long métrage de Lawrence Kasdan qui en a aussi écrit le scénario. Avant cela, cet Américain s’était illustré en écrivant L’empire contre-attaque, la suite de La Guerre des étoiles et Les Aventuriers de l’Arche perdue. Dès le départ, il s’est consacré à l’écriture de scénario avec la volonté de pouvoir ensuite réaliser ses propres films. Stratégie qui a pleinement fonctionné puisque son travail sur les deux films à succès produits par George Lucas a attiré l’attention d’Alan Ladd Jr, qui lui a proposé de lui produire son premier film, sur lequel Lucas a assuré la fonction de producteur exécutif, sans être mentionné au générique.

Pour son premier film, Kasdan avait envie de parler de sa génération et de la soif de réussite qui la caractérise. Pour cela, il a choisi de reprendre les schémas du film noir hollywoodien et de traiter ainsi son sujet par la bande. « Le genre referme des éléments qui me séduisent beaucoup, a expliqué le cinéaste. On y trouve un discours indirect sur la réalité et une sorte de morale à rebours qui me paraissent aussi valable aujourd’hui que dans les années 40. »

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ASSURANCE SUR LA MORT (Il reproduit le trio : la femme, son amant et le mari dont il faut se débarrasser) ou encore SANG POUR SANG (C'est un autre film américain des années 80 qui actualise les codes du film noir).

Une des réussites de Kasdan dans La Fièvre au corps est d’avoir su retrouver l’ambiance trouble et sensuelle des chefs-d’œuvre du film noir qui l’ont inspiré. Il a ainsi poussé aussi loin que lui permettait la censure la représentation des rapports torrides entre ses personnages. En cela, il a été bien aidé par ses deux comédiens principaux William Hurt et Kathleen Turner, qui en plus d’accepter de se déshabiller sur le plateau, ont tout fait pour mettre à l’aise l’ensemble de l’équipe technique lors de leurs scènes de sexe.

William Hurt, qui plus tard connaîtra la reconnaissance internationale grâce à sa prestation dans Le Baiser de la femme-araignée, sortait d’une expérience d’acteur assez éprouvante puisqu’il venait de tenir le rôle du savant qui mène toutes sortes d’expériences sur son propre cerveau dans Au-delà du réel, le film de Ken Russell, qui était aussi son premier grand rôle. Kathleen Turner, elle, faisait carrément ses débuts au cinéma dans La Fièvre au corps. Des débuts suffisamment marquants pour lui assurer une belle carrière, du film d’aventure À la poursuite du diiamant vert (1984) au classique de Coppola Peggy Sue s’est mariée, avec possibilité de jouer sur son image comme dans l’irrévérencieux Serial Mother de John Waters.

Après le succès de La Fièvre au corps, Lawrence Kasdan s’est amusé à moquer les codes du Film noir dans Je t’aime à te tuer (1990). Il a aussi revisité le western avec Silverado, puis Wyatt Earp, avant de s’attaquer au cinéma d’horreur avec Dreamcatcher, l‘attrape-rêves, en 2003. Son film le plus personnel reste certainement Les Copains d’abord, son deuxième long métrage où il traitait cette fois frontalement des rêves et désillusions des gens de sa génération.

La Fièvre Au Corps est un très bon film. Une œuvre pour les hommes qui aiment les femmes (et inversement), où l’on est vite récompensé par la romance sulfureuse qui anime le film. Au-delà de ça (petits coquins que nous sommes^^), il s’agit d’un film noir envoûtant ...

Encensé par la critique à sa sortie, le film a lancé en grande pompe 3 carrières de qualité : Willian Hurt, Kathleen Turner, et Lawrence Kasdan. Le comment du pourquoi ? Parce que ce film simple, sans grosses ficelles sait mener le spectateur tout droit vers une issue certes ...

L'amant et la femme fatale unis pour faire disparaître un mari gênant (et souvent très riche) ? Un thème ultra-classique, ayant donné quelques chefs-d'œuvre, notamment « Le Facteur sonne toujours deux fois » et l'immense « Assurance sur la mort ». ...