LA FILLE SEULE en VOD
- De
- 1995
- 86 mn
Une jeune fille a rendez-vous avec son petit ami, à qui elle apprend qu’elle est enceinte. Puis elle se rend à son travail dans un grand hôtel parisien, où elle vaque à ses occupations, échangeant quelques propos avec ses supérieurs, ses collègues ou les clients de l’hôtel. Elle retrouve son copain pour lui apprendre qu’elle veut rompre mais qu’elle gardera le bébé…
- Drame
- France
- Tous publics
- VF - HD
1 MIN AVANT
La Fille seule est un film manifeste, qui se lance des défis formels. Le risque était que nous ne soyons pas en condition de choisir notre centre d’intérêt : fallait-il s’intéresser à la jeune femme incarnée par Virginie Ledoyen, que la caméra ne quitte pas d’une semelle ou retenir son souffle en se demandant comment le réalisateur, Benoit Jacquot, allait parvenir à ne pas faillir ne serait-ce qu’un instant, sa constance devenant peu à peu un exercice d’équilibre ?
La réponse est sans doute subjective, mais il est néanmoins tentant de répondre que la réussite du film est totale et que nous parvenons tout à fait à n’avoir d’yeux que pour l’héroïne sans pour autant ne pas perdre une miette du numéro d’équilibriste auquel se livre le metteur en scène. A l’exception de l’épilogue de quelques minutes, dont nous comprenons qu’il se déroule plusieurs mois plus tard, les quelque 90 minutes du film retracent donc 90 minutes de la vie de Valérie, à laquelle nous nous attachons en temps réel. Nous la suivons dans sa vie personnelle, dans ses relations avec Rémi, son petit ami, mais surtout dans son nouveau travail, Room service dans un grand hôtel parisien proche de la gare Saint-Lazare. Rien ne nous est caché de ses relations avec ses nouveaux collègues ou de la façon dont elle se comporte avec les différents clients de l’hôtel. Qu’il s’agisse d’un vieil homme à la solitude pesante ou d’un couple peu farouche et un brin exhibitionniste. Rien n’est surdramatisé, comme si le quotidien avait posé un filtre sur les images qui nous sont données à voir. Mais rien n’est indifférent non plus tant que notre cœur bat à l’unisson de celui de Valérie. Valérie, c’est Virginie Ledoyen. Elle a alors 19 ans, mais sa filmographie est déjà longue. Il est vrai que la jeune femme a commencé sa carrière à l’âge de deux ans, en posant pour faire des photos. Qu’elle s’est fait remarquer à onze ans dans Les Exploits d’un jeune Don Juan, de Gianfranco Mingozzi, d’après Appolinaire.
Avant d’apparaître dans les films de Claude Chabrol, Olivier Assayas, Jean-François Richet, François Ozon, Robert Guédiguian ou Jean-Paul Rappeneau. Elle acquiert même une dimension internationale en tournant La Plage, sous la direction de Danny Boyle, où elle a Leonardo di Caprio Himself pour partenaire. Curieusement, en dépit du plaisir pris en tournant La Fille seule, puis la même année, une adaptation d’une pièce de Marivaux, Marianne, il faudra dix-sept ans à Virginie Ledoyen pour retrouver Benoit Jacquot, le cinéaste lui ayant confié en 2012 le rôle de la duchesse de Polignac, la favorite de Marie-Antoinette, dans Les Adieux à la reine.
Dans le même genre vous pouvez trouver LOUISE WIMMER (Les héroïnes travaillent également dans un hôtel.) ou encore LA FEMME DÉFENDUE (Le portrait en caméra subjective d'une jeune femme naturelle, qui ne s'éloigne pas une minute de son sujet.).