LA FOLLE HISTOIRE DU MONDE

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L'air de rien, sous ses airs volontiers outranciers, cette histoire, folle, du monde recèle quelques moments de gravité. Par exemple, le rôle des critiques. Mel Brooks nous montre que l'art appartient à tous, même aux hommes des cavernes, des imbéciles rustres qui tremblent devant le verdict : à pisser ! Il y a aussi le problème épineux des congés payés et de l'assurance chômage. Après tout, même au temps de l'Empire romain, la question des intermittents du spectacle est un souci. Un comique sans public est comme une vache sans lait, inutile et sans ressources. Que ce soit au Sénat romain ou dans la cour de Versailles, une constante : les riches abhorrent le partage, l'idéal communiste est une abomination, et pire, un non-sens ! Mel Brooks n'est pas un prêcheur, même s'il se donne toujours le beau rôle, entre meneur de troupe et gagman. Il a aussi cette classe de partager la scène avec ses comparses, la magnifique Madeline Khan, mélange de vulgarié sexuelle et d'ironie mordante. Ou bien Gregory Hines, acteur noir qui joue un esclave noir avec tous les clichés à la pelle, du dard immense au funky d'Harlem, entre le scat et le rap, avec un discret hommage à Sammy Davis Jr. Mais Mel Brooks va plus loin, il en rajoute des tonnes sur les juifs. L'Inquisition avec Torquemada se chante et se danse. Elle lui inspire des scènes absolument époustouflantes. Notamment celle où les rabbins irréductibles succombent à la conversion catholique lorsque surgit des profondeurs des eaux une immense ménorah humaine, composée de splendides nonnes, dénudées et pulpeuses. Et comme nous le clame à tout bout de champ notre roi Louis XVI, queutard invétéré, que c'est bon d'être le roi...du lupanar ! 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SI VERSAILLES M'ÉTAIT CONTÉ DE SACHA GUITRY (1954) (Un parcours historique qui traverse les siècles, marqué par la fantaisie et la personnalité de son auteur) ou encore DEUX HEURES MOINS LE QUART AVANT JÉSUS-CHRIST DE JEAN YANN (1982) (Le cinéaste s'est visiblement inspiré de Mel Brooks dans cette parodie anachronique, entre péplum déjanté et satire politique, avec Coluche et Michel Serrault.).

Il y a un réel plaisir de la parodie que le cinéaste assume sans complexe. Il ne prend rien au sérieux, et surtout pas le cinéma. Les comiques, tout comme les cinéastes du porno, ont toujours aimé le pastiche. Dès l'ouverture du film, le la est donné avec la bande sonore qui nous replonge immédiatement dans l'univers très très sérieux de "2001 l'odyssée de l'espace" de Stanley Kubrick. Au diable la métaphysique et l'angoisse cosmique, car lorsque que de singes nous somme devenus humains, rien de tel qu'un bon déhanchement lascif pour notre éveil. Ne rien prendre au sérieux, si ce n'est l'humour corrosif et, avec ce principe élémentaire, le cinéaste fait acte de révisionisme historique ...à braguette ouverte !

Lorsqu'il interprète Moïse, il vise clairement "Les dix commandements" de Cecil B. de Mille et Charlton Heston, même tenue pourpre, perruque blanche et démarche empesée. Les cinq époques que le cinéaste revisite contiennent toutes en leur sein des clins d'oeil à l'histoire du cinéma. Mel Brooks en avait fait sa marque de fabrique, que ce soit le film d'épouvante avec Frankenstein Junior en 1974, le western avec Le Shérif est en prison (1974) ou le modèle hitchcockien avec Le grand frisson (1977).

Mel Brooks, de son vrai nom Mel Kaminsky, a reçu une formation de batteur de jazz, et c'est dès 1949 qu'il devient dialoguiste et gagman dans l'équipe de show télévisé de Sid Caesar. Tout comme Woody Allen, Mel Brooks a une longue expérience du stand-up, ce goût pour le one man show informel, où le comique s'adresse à la salle, dans une démarche décontractée et laissant souvent la part belle à l'improvisation. Notons que Sid Caesar, éminent acteur et scénariste, joue le rôle du chef de clan des hommes des cavernes. Un mystère demeure. Malgré son titre original, et des scènes finales qui annoncent une suite, Mel Brooks ne réalisera jamais de seconde histoire folle du monde. Il serait tentant de voir ici un dernier gag de sa part. Fait plus surprenant, "It's good to be the king", réplique que ne cesse de répéter avec gourmandise le roi Louis XVI, a donné lieu à une chanson qu'enregistra Mel Brooks lui-même. Ce fut un tube phénoménal, un mélange de rap et de hip hop disco.

Mel Brooks est un peu oublié, et c’est bien dommage. Il est un des grands noms de la comédie américaine, mais il fait dans la parodie, comme avec celle de Star Wars, et se montre parfois trop généreux, à vouloir en faire trop. C’est un peu le problème de ce film, composé ...

Une belle tranche de rigolade que cette folle histoire du monde de Mel Brooks. Il décide dans ce film de rejouer les moments les plus important de l'histoire à sa façon. On commence à l'âge de pierre pour arriver à la révolution Française en passant par l'empire Romain ...

Mel Brooks s'attelait à un sujet ambitieux qui était de raconter l'histoire de l'humanité mais de façon irrévérencieuse et paillarde. Découpé en 6 périodes : l'aube de la civilisation, l'Age de pierre, les temps bibliques, l'Empire romain, l'Inquisition espagnole, la Révolution ...