LA GRANDE MAGIE

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Vous trouvez les magiciens un peu ringards ? On vous comprend. Mais, rassurez-vous, La Grande Magie, neuvième film Noémie Lvovsky, ne fait pas disparaitre des lapins dans des chapeaux mais plutôt réapparaitre l’amour perdu. Une comédie musicale farfelue et mélancolique qui affirme, à sa manière, que l’illusion aide à mieux percevoir la réalité.   

Ici, on plonge tête la première dans les Années Folles, aux côtés d’une troupe de saltimbanques en goguette, travaillant, le temps d’un été, dans un hôtel de bord de mer où ils divertissent la clientèle avec un spectacle de magie le soir venu.  Lors d’une représentation, Marta épouse désœuvrée d’un homme jaloux et acariâtre profite d’un numéro de disparition pour… disparaître. En fuyant une vie et un mari qu’elle ne supporte plus, la jeune femme bouleverse ainsi la quiétude de cette villégiature.   

Cette farce charmante, jamais loin du conte, s’appuie sur un casting cinq étoiles (François Morel, Denis Podalydès, Sergi Lopez, Rebacca Marder, Judith Chemla…) pour chanter (et danser) un hymne à la liberté et à la préciosité des sentiments.  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver FAUT QUE ÇA DANSE ! (Car on retrouve une énergie similaire dans ce précédent film de Noémie Lvovsky) ou encore COULEURS DE L'INCENDIE (Parce que ce film de Clovis Cornillac dépeint la même époque (les Années Folles) en France.).

Le film est tiré d’une pièce de théâtre éponyme du dramaturge italien Eduardo de Filippo écrite en 1948, mais dont la réalisatrice a choisi de transposer l’histoire dans les années 1920 : « J’ai eu envie d’inscrire le film dans un passé plus lointain, juste après la catastrophe de la Première Guerre mondiale, peu de temps avant celle de la deuxième guerre mondiale. Il me semble que cette époque dit la fin d’un monde et résonne avec la mélancolie des personnages. Elle rend aussi nécessaire que dérisoire l’idée de divertissement et de villégiature heureuse en bord de mer. C’est une époque où la fiction se doit d’être aussi puissante que la réalité est dure, cruelle, aveuglante. »  

Toutes les chansons du film ont été composées par le groupe Feu Chatterton ! (et Arnaud Rebotini). Le chanteur, Arthur Teboul, tient d’ailleurs un petit rôle, c’est lui qui incarne le maitre-nageur au début du film.   

La Grande Magie, une comédie musicale ? Pas tout à fait et ça sert d’ailleurs l’écriture de ses personnages : « La comédie musicale est un genre que je place très haut. Mais La Grande Magie n’est pas vraiment une comédie musicale dans le sens où je n’ai pas fait appel à des chanteurs ni à des danseurs. J’ai préféré aller vers des actrices et des acteurs qui, pour la plupart, ne savaient ni danser, ni chanter. Des amateurs en matière de comédie musicale. Je trouve tellement beau et bouleversant de voir ces amateurs chanter et danser ! Chacun a son rythme propre, sa façon unique de bouger. En chantant et en dansant sans technique, sans aucune expérience, on se met à nu, on dévoile, je crois, quelque chose de sa personnalité profonde. » 

Film tout doux avec un BO entêtante qui donne le sourire. La mise en scène colorée et les plans 20s nous font voyager dans le temps. Un peu difficile à rentrer dedans au premier abord, il faut attendre un petit peu avant que l’histoire ne se lance vraiment ou du moins qu’on ...

Outre la fantaisie ambiante du fond comme de la forme on est saisi et séduit par la première chanson qui annonce et impose aussitôt le film comme un vaudeville musical. Le récit s'emballe alors alternant séquence musicale et scènes où les personnages tentent de cacher ...

C'est d'abord un film musical et original comme je les aime. C'est aussi une profonde réflexion sur la vie, la mort, la liberté, l'emprise qu'on a sur les autres, l'image qu'on donne de soi ... Nous sommes tous les magiciens de nos propres vies. La ...