LA MAISON ASSASSINÉE

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Georges Lautner a 62 ans et une bonne quarantaine de films au compteur lorsque la Maison assassinée sort sur les écrans français, en février 1988. De son côté, à 29 ans, Patrick Bruel est déjà célèbre depuis presque dix ans et la sortie du Coup de sirocco d’Alexandre Arcady.

C’est après une série de comédies, parmi lesquelles Joyeuses Pâques, la Cage aux folles III et la Vie dissolue de Gérard Floque, que Lautner décide d’adapter la Maison assassinée, un roman policier de Pierre Magnan paru en 1984 et vendu à plus de 100.000 exemplaires, accessoirement : Prix RTL grand public et Prix Mystère de la critique.

Nous sommes le 28 septembre 1896, veille de la Saint Michel, quelque part dans les Alpes-de-Haute-Provence. Cinq personnes viennent d’être assassinées à l’auberge de La Burlière. Seul un bébé de trois semaines prénommé Séraphin a échappé au drame. Une vingtaine d’années plus tard, sans rien savoir de sa propre histoire, Séraphin va revenir au village... Aux côtés de Patrick Bruel, vous reconnaîtrez notamment : Anne Brochet, un an après ses débuts dans Masques de Claude Chabrol, Jean-Pierre Sentier, Christian Barbier, Martine Sarcey ou encore Claude Evrard. Comme très souvent depuis le début des années 1970, Georges Lautner confia la bande originale de son film à Philippe Sarde qui, pour la scène de l’aïoli sur la place du village, reprit la mélodie qu’il avait lui-même composée dix ans plus tôt pour l’Adolescente, le film de Jeanne Moreau. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE VIEUX FUSIL (1975) (Après la mort violente de sa femme et de sa fille en juin 1944, le docteur Julien Dandieu, veut lui aussi se venger.) ou encore LE HUSSARD SUR LE TOIT (1995) (Adaptation d’un livre de Jean Giono, ami et maître de Pierre Magnan, l’auteur de la Maison assassinée, qui en a situé l’action dans la même région.).

En février 1988, lorsque sort la Maison assassinée, Patrick Bruel est plus célèbre comme comédien que comme chanteur, malgré le récent succès de Marre de cette nana-là et un premier Olympia complet quatre soirs de suite. En effet, c’est au cinéma qu’il avait fait ses débuts une dizaine d’années plus tôt, dans le fameux Coup de sirocco d’Alexandre Arcady, avant d’enchaîner quelques petits rôles à la télévision, notamment dans une enquête du commissaire Maigret, encore incarné par Jean Richard, et au cinéma, dans Ma femme s’appelle reviens. Parallèlement, sur la scène du théâtre Saint-Georges, il avait été le partenaire de Maria Pacôme dans On m’appelle Emilie. Mais c’est après avoir retrouvé Arcady pour le Grand carnaval que ses deux carrières démarreront vraiment, atteignant leurs apogées au cœur des années 1990, avec ce qu’il sera convenu d’appeler « la Bruelmania » !

Comme le livre dont il est l’adaptation, l’action de la Maison assassinée se déroule sur les plateaux arides des Alpes-de-Haute-Provence, la terre d’élection de Pierre Magnan, le romancier qui y naquit et y vécut toute sa vie. Né à Manosque en 1922, Magnan est l’auteur d’une vingtaine de romans, souvent policiers, dont Modeste Laviolette, commissaire de police dans ses chères Alpes-de-Haute-Provence, est un personnage récurrent, que Victor Lanoux incarna à trois reprises au début des années 2000 dans trois téléfilms diffusés sur France 3. D’abord typographe, à 15 ans Magnan fait la connaissance de Jean Giono, de 27 ans son aîné, qui lui fait découvrir la lecture, l’amenant bientôt à l’écriture d’un premier roman. L’auteur du Hussard sur le toit restera pour lui un ami et un maître auquel, en 1990, il consacrera un livre intitulé : Pour saluer Giono. Vous avez remarqué que le notaire chez qui se rend Séraphin au début du film se nomme, lui-aussi, Magnan !  

C’est avec Jacky Cukier que Lautner écrivit l’adaptation du roman, dont il confia les dialogues à Didier Van Cauwelaert. Ancien assistant-réalisateur, Jacky Cukier fit ses débuts de scénariste avec la Maison assassinée, un an avant de passer à la réalisation de Chambre à part, une comédie interprétée par Michel Blanc, Jacques Dutronc et Lio, unique film de sa filmographie, à tel point qu’en 2005, la romancière et scénariste Emilie Frèche fera paraître chez Actes Sud un roman intitulé le Film de Jacky Cukier, une autofiction dans laquelle elle le met en scène avec son épouse – prénommée Emilie –, désireuse de quitter la France après avoir essuyé une insulte antisémite. On retiendra aussi qu’en 1994, il réalisa Affreux, bêtes et très méchants, l’un des 31 épisodes de la série 3.000 scénarios contre un virus, avec Anémone et Michel Boujenah.    

La Maison assassinée est un drame rural français réalisé par Georges Lautner, coécrit par Jacky Cukier et Didier Van Cauwelaert sur une musique composée par Philippe Sarde d’après un roman écrit par Pierre Magnan (publié en 1984)... qui raconte l'histoire de Séraphin ...

"La maison assassinée" est vraiment un sacré film, surtout pour un film français. Non pas qu'on fait exclusivement de la merde, par les temps qui courent, mais presque. Quand tu vois que Dany Boon fait partie des "cinéastes" préférés des français, tu comprends où on en ...

Un film découvert durant mes jeunes années, pour lequel j'ai conservé une véritable affection. Revu encore récemment, j'ai trouvé "La maison assassinée" toujours aussi prenant et agréable, tout simplement car le film s'appuie sur une bonne histoire ...