LA NOUVELLE GUERRE DES BOUTONS

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« Couille molle ! Peigne cul ! » C’est le genre d’amabilités que les garçons de Longeverne et de Velrans s’échangent lors de combats homériques qui opposent leurs deux communes voisines. Une guerre des territoires qui prend un tour particulier, le jour où les Longeverne récupèrent un otage qu‘ils humilient en lui arrachant ses boutons et ses lacets. La culotte courte sur les chevilles, celui-ci finit par s’enfuir comme il peut, en appréhendant la honte qui l’attend en traversant son village et la rouste qu’il va se prendre en rentrant chez lui.

Qu’importe ! Le mot d’ordre est lancé. Une guerre impose un butin, et il se chiffrera en bouton. Lebrac, le leader de Longeverne, qui n’est jamais à court d’idées et dont le père à la main leste, suggère alors de se battre en petite tenue…

Dans le livre de Louis Pergaud, La guerre des boutons, roman de ma douzième année, paru en 1912, ils se battent même tout nus. Pas ici. L’époque a changé : on ne montre plus d’enfants dénudés au cinéma. Et le film de Christophe Barratier étant la plus récente des cinq adaptations, elle est aussi celle qui a pris le plus de distance avec le texte original.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA GUERRE DE BOUTONS D’YVES ROBERT (Yves Robert a mis tout son coeur et ses souvenirs d'enfance dans cette adaptation du roman de Pergaud. Elle reste la référence grâce à ses dialogues pittoresques et à un petit Gibus très rigolo.) ou encore LES CHORISTES DE CHRISTOPHE BARRATIER (Pour sa première réalisation, Christophe Barratier choisit de donner une nouvelle vie à la Cage aux rossignols de Jean Dréville et filme un groupe de garçons difficiles qui s'épanouit en chantant dans une chorale.).

Quand le roman de Louis Pergaud est tombé dans le domaine public, à la fin des années 2000, il a suscité la convoitise. Deux équipes l’ont adapté chacune de leur côté et leurs films sont sortis au cinéma à une semaine d’intervalle. La nouvelle guerre des boutons est la version qui prend le plus de liberté avec le livre mais aussi avec l’adaptation à succès qu’en avait fait Yves Robert en 1962.

Sans doute parce que Christophe Barratier en a déjà fait l’expérience. Son premier film, Les choristes, est aussi un remake, celui de la Cage aux rossignols que Jean Dréville avait réalisé en 1945. Et son énorme succès (plus de 8, 5 millions d’entrées !) ne peut que lui donner raison. Christophe Barratier a transposé l’action dans deux villages auvergnats durant l’Occupation allemande, resituant cette petite guerre dans la grande. Ce qui est très malin et densifie beaucoup l’intrigue. Du coup, l’adversité des enfants se double de la rivalité des adultes qui oppose collabos et  résistants. Pour mieux l’illustrer, le réalisateur a intégré à l’histoire de nouveaux personnages : Violette, une petite réfugiée juive, Simone, la belle mercière… et bien sûr, les histoires d’amour et les tensions qu’elles ne vont pas manquer de provoquer.

Dépassant la simple guerre de territoire, Christophe Barratier signe alors une fresque au souffle romanesque dont il a soigné la photographie, les prises de vues et le casting. Deux nouveaux venus – Laetitia Casta et Guillaume Canet - viennent joliment renforcer une équipe d’acteurs que Barratier a déjà dirigés soit dans Les Choristes, soit dans Faubourg 36, soit dans les deux : Gérard Jugnot, Kad Merad, François Morel ou Marie Bunel… Et comme dans son premier film, le réalisateur montre un vrai talent à travailler avec de jeunes garçons. Jean Texier campe un Lebrac balafré charismatique et Clément Godegroy un petit Gibus attachant. Avec ce troisième long métrage, Barratier clôt en beauté un triptyque cinématographique lié à l’enfance et la nostalgie d’une France oubliée.

Même s'il était parfaitement stupide de leur part de réaliser ce film alors que Samuel venait déjà d'annoncer sa version, celle-ci mérite quand même le coup d'oeil. Pas la même époque, plus sérieurs, il se démarque de son concurrent. Mais les enfants ne sont pas aussi ...

Le nom de Christophe Barratier, dans le cœur de tous les Français, est associé au succès populaire des Choristes (8,5 millions d'entrées !). Son univers est toujours marqué par un style vieille France, comme une carte postale jaunie par le temps, que l'on retrouve également ...

Je comprends pas trop la sévérité des critiques à l´égard de ce film. On peut difficilement faire mieux pour une soirée-télé en famille. Certes, on connaît globalement l´histoire, la surprise n´est pas vraiment au rendez-vous. Mais esthétiquement, la reconstitution ...