LARGO WINCH

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Un aventurier chevaleresque, milliardaire et mystérieux qui n’a peur de rien et sillonne le monde, mû par sa soif de justice : Largo Winch a les épaules larges et ne redoute pas les comparaisons avec son modèle James Bond.

A peine sorti du relatif succès d’Anthony Zimmer, où cohabitaient déjà manipulations, secrets et monde des finances, Jérôme Salle affiche un étonnant culot à la tête d’un film ambitieux, véritable blockbuster à la française. 6 mois de tournage et 25 millions d’euros de budget : très au-dessus des moyens habituels du cinéma français. Salle s’entoure d’artistes de sa génération. Il cosigne le scénario avec Julien Rappeneau qui, après avoir débuté avec son père en participant à l’adaptation de son dernier film, Bon voyage, a notamment collaboré au scénario de 36 quai des orfèvres, et confie son rôle central au comique de stand-up Tomer Sisley. Déjà remarqué dans des registres contrastés dans Dédales, Virgil, Toi et moi ou Truands, il explose grâce à Largo Winch, alliant présence, charme, qualités physiques et polyglottisme. Vous noterez son serbe impeccable !

Mais attention, l’action démarre immédiatement : accrochez-vous ! Et n’approchez pas trop près du bord ! Je vous aurai prévenu...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CASINO ROYALE (MARTIN CAMPBELL, 2006) ou encore THE LITTLE LORD FAUNTLEROY (LE PETIT LORD FAUNTLEROY, JOHN CROMWELL, 1936) .

Jean Van Hamme, l’auteur et créateur du personnage de Largo Winch (avec son fidèle dessinateur, Philippe Francq) est une véritable légende de la BD. Outre la série triomphale de l’orphelin milliardaire, on lui doit celles du viking romantique Thorgal, de l’aventurier amnésique XIII ou celle de la romanesque fresque des Maîtres de l’orge. Et, à la clef, un record absolu en terme de nombre d’albums vendus. On lui doit même en partie le renouveau de la série des légendaires Blake et Mortimer ! Non content d’être le scénariste le plus influent du neuvième art français, Van Hamme a également signé un scénario pour le cinéma. Le film est resté une référence générationnelle : Diva de Jean-Jacques Beineix.

Impossible bien sûr d’adapter un tel objet de culte populaire sans trahir l’original. Les puristes auront notamment relevé la disparition à l’écran du personnage de Simon, acolyte de Largo et séducteur invétéré. Mais l’esprit des albums est respecté et la narration du film, jouant sur une complexe structure faite de flashes-back, rend compte des multiples expériences de vie de Largo, se concentrant pour l’essentiel sur les seuls deux premiers albums de la série.

La retranscription des aventures des héros de bandes dessinées, ou plus encore de comics, n’est pas chose nouvelle. Superman ou Dick Tracy furent parmi les premières spectaculaires expériences du genre. Depuis, chaque année voit fleurir sa nouvelle franchise triomphale : Batman, Spider-Man, X-Men, Wolverine, Sin City ou Hellboy, par exemple. On notera aussi le triomphe de l’adaptation du fameux album Persépolis, réalisé par Marjane Satrapi elle-même, couronné d’un Prix du Jury à Cannes et de deux Césars. Enfin, on surveillera l’adaptation d’un classique du comic de SF argentin, El Eternauta par la pourtant très sérieuse Lucrecia Martel.