LAST WORDS

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Allez, histoire de nous changer un peu les idées, je vous propose de faire un bon dans le temps... Direction un futur finalement pas si lointain, l’année 2085 à Athènes où nous allons retrouver 5 personnages d’humeur plutôt joyeuse... Pas mal non ? Ah, j’ai oublié de vous donner un détail qui peut avoir son importance : 2085 dans le film de Jonathan Nossiter, c’est aussi la date de la fin du monde... Oui je sais : j’avais parlé « nous changer un peu les idées »... Désolé...

Mais pas tant que ça en fait car « Last words » est aussi une manière de terminer dans la sérénité le grand bazar qu’aura été l’Humanité, je parle de nos civilisations, pas du journal du Parti Communiste... Le réalisateur du passionnant documentaire « Mondovino » nous propose une cuite finale presque philosophique dans laquelle Charlotte Rampling et Nick Nolte offrent une ultime tournée à un monde proche de la destruction...

C’est brut, dérangeant, poétique, burlesque et surtout jamais angoissant. A la nôtre. A la vôtre !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MELANCHOLIA (Et si les moments les plus rudes nous permettaient aussi de savourer tout ce que nous nous apprêtons à perdre ? Dans ces deux fins du monde, Lars Von Trier et Jonathan Nossiter se laissent aller à montrer le meilleur en attendant le pire...) ou encore MALEVIL (Prenez une Apocalypse annoncé... Ajoutez quelques personnages ayant un passé-passif à purger... Soupoudrez d'un peu de poésie et d'un zest de grands sentiments... Vous obtenez deux films fascinants !).

Puisque « Last words » explore la thématique de la fin du monde, autant aller au bout du concept tant qu’il est encore temps... Et en la matière, c’est vrai que le cinéma s’est maintes fois comporté comme Uriel, l’Archange annonçant l’Apocalypse dans plusieurs livres prophétiques... C’est d’ailleurs souvent du ciel que vient la menace, comme dans le bien nommé « La fin du monde » d’Abel Gance tourné en 1930, où une comète traversant l’espace fonce vers notre petite planète bleue, déclenchant la panique avant un dénouement inattendu... En 1998 dans « Armageddon », Michael Bay lancera lui un astéroïde à la rencontre de la Terre, obligeant Bruce Willis et Ben Affleck à tenter la mission de la dernière chance, quitte à ne pas en revenir. Scénario quasi identique pour « Deep impact » cette même année mais succès moindre pour le film de Mimi Leder avec Robert Duvall...

Alors quand ce n’est pas un caillou qui veut nous écrabouiller, ce sont de méchants aliens qui s’y collent : de « Independence day » à « La guerre des mondes » version originale de 1954 ou revisitée par Spielberg en 2005, en passant par « Le jour où la Terre s’arrêta », « Extinction » et autres « Cloverfield », autant vous dire que le prochain « E.T » qui pose son vaisseau dans nos forêts va être sacrément bien reçu ! Introduisons aussi une variante, celle des démons qui veulent en finir au plus vite avec nous comme dans « La fin des temps » avec Arnold Schwarzenegger en 1999 avec le Diable en personne et en vedette. Dans « La malédiction » de Richard Donner en 76, c’est carrément l’Antéchrist incarné dans le corps d’un jeune orphelin que Gregory Peck devra affronter...

Mais n’oublions pas que nous sommes capables de tout bousiller nous-mêmes en nous attaquant à ce monde qui nous entoure et nous a accueilli. « Le jour d’après », « 2012 », « Fusion », « Le dernier combat » ou « Les fils de l’Homme » le prouvent aisément mais si vous préférez la réalité, revoyez aussi les deux documentaires d’Al Gore : « Une vérité qui dérange » et « Une suite qui dérange »...