LE BATTANT

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Dédié « à René Clément mon maître », avec lequel il tourna Plein soleil, Le Battant d’Alain Delon est son deuxième film en tant que réalisateur après Pour la peau d’un flic. Mais il contient surtout quelques hommages appuyés à Jean-Pierre Melville, autre cinéaste fétiche d’Alain Delon. Un plan dévoile une cage à oiseaux qui fait référence au Samouraï et comme le Jeff Costello de ce chef-d’œuvre, Alain Delon caresse un bref moment un vieux frigidaire lors d’une séquence nocturne assez melvillienne.

Malgré ces deux parrainages de luxe, Le Battant appartient plutôt à l’univers très codifié du polar français des années 70-80 défini par d’habiles faiseurs comme Georges Lautner ou Jacques Deray. Sortant de taule après huit ans, coursé par des gangsters et des flics, Delon est déterminé à récupérer les diamants du casse qui l’avait envoyé à l’ombre. La gâchette froide, séducteur, un brun désespéré, il reprend le costume de truand taciturne qu’il affectionne tant. Son parcours sera jonché de cadavres et comporte le morceau de bravoure automobile classique. Pas de vraies surprises donc, dans cette intrigue routinière adaptée d’un roman d’André Caroff, auteur maison du Fleuve Noir.

Le spectacle vient des numéros d’acteurs : François Périer un vieux mafieux italien, Pierre Mondy avec des faux airs de Colombo, Andréa Ferréol en chaude bourgeoise de province. Et Anne Parillaud, sur laquelle nous reviendrons tout à l’heure.

 
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En 1982, date de tournage du Battant, Anne Parillaud a 22 ans. Depuis 1977, elle n’a alors tourné que 7 films, dont L’Hôtel de la plage et un film érotique allemand, Patricia un voyage pour l’amour. Alain Delon la remarque et l’engage dans ses deux réalisations avant que sa carrière ne démarre vraiment huit ans plus tard avec Nikita. Elle fait déjà preuve dans Le Battant d’un naturel piquant et constitue l’attrait principal du film. Celui-ci dérive grâce à elle vers la comédie policière. Delon, truand renfrogné retrouvant dans ses bras le goût de vivre, abandonne au milieu du film le folklore du polar de série noire et fait basculer sa réalisation vers plus de légèreté. L’originalité du Battant, mais aussi sa faiblesse, vient de ce curieux mélange des genres.

Nous remarquons encore d’autres débutants promis à de belles carrières. Richard Anconina qui n’avait pas encore tourné Tchao Pantin et Jean-François Garreaud, figure populaire des séries télévisées comme La Crim’ et Avocats et Associés.

C’était aussi la cinquième participation à l’écriture du cinéaste Christopher Frank à un film avec Alain Delon. Il semblerait enfin que Robin Davis, avec lequel Delon venait de faire Le Choc, ait participé à la réalisation du Battant.

Je comprends que les puristes n'adhérent pas forcément, mais perso "Le battant" c'est le ciné de mon enfance à la télé (même si je préférais Bebel), et encore aujourd'hui je prends du plaisir devant ce film. A la fois réalisateur et acteur principal, Alain Delon ne se ...