Le chat botté est de retour. J’en veux pour preuve le titre américain « Puss in boots  : the last wish » - le chat botté/le dernier souhait - dans sa traduction littérale, « Le chat Potté 2 : La dernière quête » pour le titre français. En France le personnage est donc connu sous le nom énigmatique du « Chat potté », à croire que les distributeurs n’ont pas lu les contes pour enfants. 

Bref, le film revient sur les mésaventures du félin, fort en gueule et habile bretteur. Il a quasiment perdu toutes ses vies, il est confronté au gang de Boucle d’or et des trois ours, il est copain avec un chien, bref tout va mal. Et c’est un mash up scénaristique qui mélange en ricanant bien des contes européens. 

Le film, sorti en 2022, est une animation américaine née dans les studios Dreamworks, cosigné de Joel Crawford et Januel Mercado et qui a pour objectif de faire s’esclaffer la famille toute entière. Mettez donc à votre tour vos bottes de 7 lieues de cinéphiles… 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE CHAT BOTTÉ DE PHIL NIBBELINK (1999) (Une version américaine directement adaptée du conte avec un graphisme disneyen et pour cause puisque le réalisateur a fait ses classes dans la grande maison avant de passer chez Dreamworks puis créer son propre studio.) ou encore LE PETIT POUCET DE MARINA DE VAN (2011) (Un film français en images réelles mettant en scène le plus célèbre des contes de Perrault, avec un Denis Lavant gigantesque dans le rôle de l'ogre. Mérite d'être revu pour redécouvrir qu'on ne connait pas si bien que ça l'histoire originelle.).

Résumons-nous : le Chat Potté, dérivé de l’univers du fabuliste français Charles Perrault, est apparu dans Shrek 2, puis est devenu récurrent dans les volets 3 et 4. À telle enseigne que le personnage est devenu une créature de spin off, créant sa propre griffe dans deux autres films dédiés à sa gloire : « Le Chat Potté » et celui qui nous occupe « Le Chat Potté 2 : la dernière quête ». Rien ne dit qu’il ne reviendra pas par la fenêtre. Chasanova et mousquetaire, l’animal a un accent à couper au couteau et une réelle distinction. 

C’est Antonio Banderas qui a créé, vocalement parlant, le chat, avec son côté hidalgo, propre à séduire les latino-américains. On se souvient que le bel Antonio était la dernière incarnation de Zorro à Hollywood, ceci expliquant cela. Côté femme, pardon chatte, c’est Salma Hayek qui vocalise dans le rôle de Kitty-patte-de-velours, la copine du matou, déjà présente dans le précédent film. On rappellera que toutes les mésaventures qui nous sont contées sont intervenues AVANT les évènements palpitants mis en scène dans la saga Shrek. 

En termes d’animation, le studio a décidé de se rapprocher des références visuelles des publications enfantines plutôt que de la forme de réalisme anthropomorphique qui était la marque de fabrique de la saga Shrek. L’exemple cité par la production est « Spider-man: New generation » (2018). Concernant les partis-pris visuels, très gros plans notamment, les réalisateurs font explicitement référence à Sergio Leone, et, en particulier « Le bon, la brute et le truand ». L’influenceur influencé, en quelque sorte. 

Je n'avais pas forcément envie d'aller voir un autre film d'animation de chez Dreamworks (dont le niveau des productions a considérablement baissé au cours des dernières années), surtout une suite d'un Chat Potté d'assez sinistre mémoire... En tous cas ...

Il n'est pas rare que les contes, ainsi que les récits de la littérature orale, commence par "il était une fois...", "Il y a bien longtemps" [...] Le temps de la mémoire nous situe dans une longue durée, et permet de nous extirper de la dureté de l'instant, ...

Mine de rien, cela fait quand même onze ans que nous n'avions plus vu le Chat Potté, et par extension, l'univers de Shrek, sur grand écran. Soit une éternité. Pas que ce soit un mal, à première vue, surtout après un premier épisode du minou à l'épée ultra déceptif ...