LE CINÉMA DE PAPA

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Quatrième long-métrage de Claude Berri, datant de 1971, Le Cinéma de papa est autobiographique. C’est même selon le journaliste Olivier Père « la pièce maîtresse du roman familial que Claude Berri va écrire sous la forme d’une série de films ». 

Le petit Claude, avec qui on avait fait connaissance dans le nom moins très personnel Le Vieil Homme et l’enfant – premier long-métrage réalisé par Claude Berri –, est aujourd’hui un jeune garçon épanoui, mais qui déçoit un peu les espoirs de son père.  

Dans ce film en deux temps, on retrouve ensuite Claude Langmann, joué par Claude Berri lui-même, alors qu’il essaie de percer dans le cinéma. Un film tendre dédié par Berri à sa mère mais qui est surtout un émouvant hommage à son papa.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES 400 COUPS (François Truffaut met beaucoup d'éléments biographiques dans ce premier film.) ou encore LE VIEIL HOMME ET L'ENFANT (Alain Cohen y incarnait déjà Claude Langmann pour Claude Berri.).

C’est Alain Cohen qui incarne Claude lorsqu’il est jeune garçon, tout comme il l’incarnait déjà, quatre ans avant, dans Le Vieil Homme et l’enfant, aux côtés de Michel Simon. Il avait alors 9 ans. À 12-13 ans, il rempile donc pour le même « personnage » dans Le Cinéma de papa. Six ans après, il accepte encore de « jouer » son metteur en scène dans La Première Fois, où Claude connaît ses premiers émois sexuels et amoureux. Persuadé d’être mauvais acteur, Alain Cohen refusera ensuite de poursuivre sa carrière au cinéma, et même toutes les propositions que lui fera Claude Berri resté proche de lui. À l’exception d’une apparition dans Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants produit par Berri et réalisé par Yvan Attal. Il a alors 46 ans.

Dans Le Cinéma de papa, le père de Claude Langmann est interprété par Yves Robert qui a eu une longue carrière de comédien (un demi-siècle !) en plus d’avoir été un réalisateur prolifique (21 longs-métrages, rien de moins !). Le Cinéma de papa marque la deuxième fois qu’il tient le rôle de Henri Roger Langmann, artisan fourreur. La première fois, c’était dans Le Pistonné, autre film autobiographique de Claude Berri, un an plus tôt. On dit d’ailleurs que d’autres avant lui auraient été approchés pour le rôle comme Serge Reggiani ou Peter Ustinov. Charles Denner est l’autre grand acteur à avoir joué le rôle du papa du petit Langmann au cinéma, dans Le Vieil Homme et l’enfant et La Première fois.  

Le Cinéma de papa démarre à la naissance d’Arlette, la sœur de Claude Berri. Dans la vraie vie, Arlette Langmann (qui est scénariste, dialoguiste et monteuse) a été en couple avec Maurice Pialat qui, plus tard, portera librement au cinéma « Les filles du Faubourg », roman très personnel écrit par Arlette. Le résultat ? Le film À nos amours qui met notamment en scène le père d’Arlette, Henri Roger : c’est Maurice Pialat lui-même qui le joue. Quant à Claude, lui aussi présent dans l’histoire de manière fictionnelle, il est incarné par Dominique Besnehard.

Même si l'oeuvre de Claude Berri se révèle très irrégulière pendant les années 70 (avec en particulier les très mauvais "Mâle du siècle" et "Sexshop"), il n'en poursuit pas moins son autobiographie de fiction (à peine), commencée avec le gros succès public du Vieil ...

Le Cinéma de papa se termine en 1963, année de la mort du père de Claude Berri, Yves Robert. Hm, il y a un problème. Effectivement, Berri raconte son histoire et se joue lui-même, comme il l’évoque dans un « Cinéma de papa » utopique, un film dans le film qui n’a lieu ...

Un film autobiographique de Claude Berri assez touchant mais il parle également beaucoup de ses proches, ce n'est pas égocentré. Le ton passe allégremment du drame à la comédie parfois même dans la même scène, le dernier chapitre est narrativement plus complexe et intéressant. ...