LE COEUR DES HOMMES

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"Est-ce que gardien de but est un poste de droite ? Qu’est-ce que je ferais si j’étais moins con ?", voilà le genre de questions que se posent, Jeff, Manu, Alex et Antoine. Ces quatre copains à la quarantaine bien mûre se connaissent depuis de longues années. Ils ont réussi leur vie professionnelle et s’ils ne jouent plus au foot comme auparavant ils font toujours leur grille de loto sportif ensemble.

Interprété par Gérard Darmon et Marc Lavoine, dans la peau de journalistes sportifs, Bernard Campan qui fait le prof de gym et Jean-Pierre Darroussin un charcutier-traiteur, Le Coeur des Hommes brosse le portrait d’un quatuor uni par des liens à toutes épreuves face aux choses de la vie.

"Je suis tous les personnages sans en être aucun", commente Marc Esposito scénariste et réalisateur de cette histoire d’amitié. Après avoir été l’un des fondateurs du magazine de cinéma Première et créé Studio dans les années 1980, Esposito a signé un documentaire sur Patrick Dewaere avant de passer à la fiction à cinquante ans. Avec succès puisque Le Coeur des Hommes a été suivi par deux autres volets sortis en 2007 et 2013.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver VINCENT, FRANÇOIS, PAUL... ET LES AUTRES (Fameux portrait d'un groupe d'amis autour de 50 ans) ou encore LE COEUR DES HOMMES 2 (La suite du premier volet avec les mêmes têtes d'affiche).

Impossible en voyant Le Coeur des Hommes de ne pas penser à Vincent, François, Paul et les autres de Claude Sautet et à Un éléphant ça trompe énormément d’Yves Robert. Et Marc Esposito reconnaît que ces deux films ont fonctionné  comme des repères pour lui et il se situe entre les deux. "C’est moins purement comédie qu’Yves Robert et moins dramatique que Sautet".  Si les oeuvres de ce dernier sont  à l’origine de son désir de films, en  les revoyant, il a été frappé par le fait que les hommes de 40/50 ans ont beaucoup changé. Et il a eu envie de mettre en scène des êtres qui seraient l’équivalent sociologique de ces personnages, trente ans plus tard et de montrer tout ce qui avait évolué dans les rapports des hommes avec les femmes, avec les enfants, dans leur vie quotidienne, dans leur travail.

En termes de mise en scène, Marc Esposito tenait à ce que dans tous les plans, les hommes et les femmes soient traités comme un premier rôle. Il avait également deux références en tête Smoke de Wayne Wang et Jackie Brown de Tarantino. "Les deux sont pratiquement faits de plans fixes, explique-t-il. Très monté, Jackie Brown est au final un film qui bouge dans tous les coins. Dans Smoke il y a des plans fixes très longs mais comme s’est bien joué, bien écrit, on ne s’ennuie pas une seule seconde."

Considérer que Le Coeur des Hommes est un "film de mecs" serait réducteur et les comédiens ne manquent pas d’arguments pour défendre le propos de ce portrait de groupe. Jean-Pierre Darroussin évoque la sensibilité des  personnages « ce qui caractérise ces quatre-là, dit-il, c’est peut-être le fait qu’ils acceptent de parler de leurs histoires de coeur » (…) Pour moi  c’est tchekhovien. c’est une chronique de l’humanité avec des kilos d’amour. C’est son principe d’écriture à Tchekhov : mettre des kilos d’amour partout. ». Marc Esposito de son côté se défend de toute misogynie : "Aucun personnage ne méprise les femmes. Au contraire, mes hommes ne parlent que d’elles, ne vivent que par elles. C’est elles qui sont dans le coeur des hommes."

Ok, le scénario est simple, ok les personnages font un peu cliché mais rien n'empêche qu'on passe du bon temps grâce à 4 acteurs qui s'entendent à merveille et qui nous feraient presque oublier qu'il s'agit d'une fiction. ...

Voilà une bonne petite comédie française qui, sans être un chef-d’œuvre, saura nous divertir. "Le cœur des hommes" nous parle car il est totalement empreint de crédibilité en sonnant juste, et bien des personnes peuvent se sentir concernées par ce que traverse le quatuor ...

Perso je suis fan. Bien sûr, il s'agit de cinéma grand public, à la mise en scène très télévisuelle, mais personne ne s'attend à voir un chef d'œuvre qui révolutionne le septième art, simplement un divertissement assumé et très réussi. La grande force du "Cœur ...