LE COURAGE D'AIMER en VOD
- De
- 2005
- 103 mn
Shaa est une chanteuse qui a connu le succès grâce à son compagnon, Massimo. Mais après l’avoir quitté, elle perd son aura et sombre dans la dépression. Massimo de son côté est ému par Anne, serveuse dans le bar où il chante. Celle-ci a une relation forte avec sa jumelle Clémentine, qui de son côté est bonne chez un riche homme d’affaires parti de rien. Celui-ci paraît...
- Drame
- France
- Tous publics
1 MIN AVANT
Le Courage d’aimer date de 2005, soit 44 ans après le premier long métrage de Claude Lelouch, Le Propre de l’homme dont toutes les copies ont aujourd’hui disparu. Ou encore 39 ans après Un homme et une femme, qui propulsa Claude Lelouch parmi les grands du cinéma, en lui offrant à la fois une Palme d’or à Cannes et un Oscar à Hollywood. Autant dire une mise sur orbite. Depuis lors, Lelouch n’a eu de cesse de tourner, alignant plus de quarante films, un chiffre considérable et même sans égal si l’on considère que le cinéaste est son propre producteur. Il faut reconnaître que notre homme a peaufiné ses thèmes et sa mise en scène pour en arriver là. Ce qui ne veut pas dire nécessairement que Le Courage d’aimer soit son meilleur film. Mais c’est en tous cas une somme dans son genre pour ce qui est de rendre compte des comportements humains. Et notamment des rapports amoureux, entre les hommes et les femmes. Du désir qui naît et du désir qui meurt, des escroqueries sentimentales et du don de soi.
Le courage d’aimer est un film pluriel, un film puzzle, comme on peut le dire de certaines œuvres de Robert Altman, dans le sens où coexistent un certain nombre de personnages d’importance à peu près égale et dont les destins s’entortillent les uns aux autres. Une façon d’aller au plus près des personnages, d’explorer leurs failles, de mettre en lumière leur fragilité. Pour ce faire, le cinéaste à la caméra agile s’est notoirement calmé, Le Courage d’aimer étant quasi bressonien quant à son filmage.
Mais si le film parle d’amour, il traite en filigrane de la création artistique. On sent que Lelouch s’interroge sur les limites du succès et sur son côté aléatoire. A travers le personnage interprété par Massimo Ranieri, qui de chanteur des rues devient un artiste à succès, mais aussi à travers le personnage du cinéaste, qu’il incarne lui-même, Lelouch souligne sa propre fragilité à travers cet autoportrait en démiurge défaillant, usant de son pouvoir pour amener une fille fragile à interpréter son propre rôle, incapable par la suite de guérir les plaies qu’il a contribué à rouvrir. A l’exception de son premier film, Le Propre de l’homme, c’est la première fois que Lelouch se glisse dans la peau de l’un des personnages. Comme il s’agit d’un cinéaste, il est tentant de conclure à une sorte de strip-tease professionnel, autant qu’à un documentaire à peine fictionné sur sa façon de travailler, de concevoir le cinéma. C’est vrai, et les scènes où nous voyons Lelouch tourner le montrent réellement en train de tourner. Mais c’est aussi un mensonge : le cinéaste apparaît comme tendu, angoissé, comme s’il travaillait en permanence dans la douleur. Claude Lelouch n’est certes pas désinvolte face à un film en train de se faire, mais c’est quand même le plaisir qui le guide.
Dans le même genre vous pouvez trouver LA RONDE (Ce sont des imbroglios d'histoires d'amour parfois comiques, parfois tragiques) ou encore LES PARISIENS (C'est à la fois le premier volet et le brouillon du Courage d'aimer).