LE GRAND MÉCHANT RENARD

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Les fées se sont penchées très tôt sur le berceau de Benjamin Renner. A tout juste 24 ans, il avait déjà réalisé son premier film d’animation et connu un succès mérité. Ernest & Célestine, l’adorable amitié entre une souris artiste et un ours mal léché, adapté des livres de Gabrielle Vincent et dialogué par Daniel Pennac, a connu un parcours sans faute. Révélé à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en 2012, il a reçu le césar du meilleur film d’animation puis a concouru aux Oscars.

Pour la suite de sa carrière, Benjamin Renner a préféré ne pas se précipiter et revenir à ce qu’il fait le mieux : dessiner. Il a donc pris le temps d’écrire et d’illustrer une bande dessinée pour enfants. Et c’est elle qu’il a adaptée au cinéma avec Patrick Imbert.

Le grand méchant renard et autres contes est ainsi composé de trois histoires différentes mais liées par quelques uns de leurs personnages. Elles sont présentées comme trois segments d’un spectacle théâtral et rien que l’annonce du programme à venir est à mourir de rire.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LOULOU ET AUTRES LOUPS (Parce que c'est Grégoire Solotareff est un autre talent brillant de l'animation française qui s'amuse à détourner les stéréotypes des animaux) ou encore SHAUN LE MOUTON (Une autre récit anthropomorphe hilarant conçu à partir d'animaux de la ferme, des moutons anglais ici.).

Le premier film, Un bébé à livrer, est le plus amusant des trois segments. Et c’est Patrick Imbert, animateur sur le tournage d’Ernest & Célestine, qui est aux commandes. Une cigogne fatiguée et éméchée abandonne le bébé qu’elle doit livrer dans la cour d’une ferme. Le cochon, responsable, veut s’en occuper mais c’est sans compter sur le canard et le lapin qui ont décidé de le faire à leur manière. Ce premier court métrage est d’une drôlerie et d’une émotion extraordinaires ! On retrouvera plus tard, dans le dernier segment, Le Noël parfait, les mêmes protagonistes : le cochon, le canard et le lapin dans un conte de Noël original qui devrait surtout plaire aux plus petits. Et là encore c’est Patrick Imbert qui officie.

Benjamin Renner, s’il a imaginé les histoires et supervisé la fabrication des films, n’a réalisé que le deuxième segment, celui qui donne son titre au programme : Le grand méchant renard. Il s’attarde sur la vie compliquée d’un renard qui ne parvient pas à être méchant. Pas assez pour terroriser les trois petits poussins dont il a la charge et qui lui mènent la vie dure. Pas comme son copain le loup, qui a lui une autorité toute naturelle. Là encore, Benjamin Renner réussit un mix idéal entre drôlerie, émotion et scénario inattendu. Il le fait à l’aide d’un dessin très doux, à l’aquarelle et aux couleurs pastel. Les personnages sont parfois à peine esquissés et pourtant leurs expressions sont toujours perceptibles.

Ce programme donne une impression d’unité de fabrication et d’ingéniosité qui tient, selon son réalisateur, au fait qu’il a été entièrement conçu et dessiné en France. Un luxe nécessaire qu’a accordé le producteur Didier Brunner afin d’éviter les incompréhensions et de permettre les rectifications immédiates. Benjamin Renner prétend avoir beaucoup d’autres histoires qui lient ce cochon, ce lapin et ce canard, certaines qu’il a imaginé dans son enfance. Tant mieux !  

Pour tout dire, je ne savais rien de ce film avant d’aller le voir, je craignais une histoire un peu gnangnan pour bambin à peine sorti du babillage. Bref, j’y allais surtout pour accompagner la petite. D’autant plus que les albums de Gabrielle Vincent que j’avais pu parcourir ...

Plus le temps passe et plus l'avenir de l'animation à la française semble se présenter sous les meilleurs auspices. Ernest & Célestine vient confirmer cette tendance, en soulignant ce savoir-faire marqué d'indépendance, d'originalité et de poésie. Le trio Aubier, Renner ...

"Ernest et Célestine" est-il un joli conte pour enfants ou un brûlot politique ? Les deux mon général et c'est bien ce qui en fait toute la saveur. Cette innocente histoire d'amitié et de tolérance portée par un dessin pastel d'une grande douceur cache en réalité une ...