LE SOUS-SOL DE LA PEUR

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Lors de la sortie du film, Wes Craven a expliqué s’être en partie inspiré d’un véritable fait divers. En 1978, deux cambrioleurs en pleine action ont découvert que deux enfants étaient séquestrés dans une cave par leurs propres parents, en plein cœur d’un quartier résidentiel de Los Angeles. « Ce qui m’a interpelé dans cette histoire c’est d’imaginer qu’une immonde vérité était totalement cachée par les apparences, et que cela se passait dans un voisinage où, a priori, les gens profitaient d’une vie de classe moyenne tout à fait normale ». 

Pour servir cette histoire, Wes Craven recrute deux jeunes acteurs dans leur premier grand rôle. Brandon Quintin Adams (Fool) fait ses débuts d’enfant star, avant de rejoindre l’écurie Disney pour des films de sport beaucoup moins gores (Les petits champions). Quant à Allison Joy Langer (Alice), c’est surtout à la télévision qu’elle s’épanouira comme actrice, en tenant des rôles importants dans certaines des séries les plus populaires des années 1990 (Alerte à Malibu, Parker Lewis ne perd jamais, Beverly Hills 90120, Angela 15 ans, Seinfeld…). 

Pour le « couple » d’adultes, Wes Craven joue la carte de la connivence avec un public qui aurait vu Twin Peaks, sorti un an auparavant. Dans le rôle des détraqués, il réutilise en effet le duo Wendy Robie et Everett McGill, qui interprétaient le couple Ed et Nadine Hurley dans le film de David Lynch. Enfin, une fois n’est pas coutume, signalons une perte de sens (au profit d’un peu plus de suspens) dans la traduction française du titre, puisque The People Under The Stairs (littéralement « Les gens sous les escaliers) donne des indices sérieux sur ce qui se cache dans la maison…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LIVIDE (L'appât du gain pousse les héros du film à pénétrer dans la mauvaise maison...) ou encore PSYCHOSE (le Bate's motel, une célèbre maison à éviter....).

Le film sort pile entre deux grands succès, chacun dans leur genre, et dont Le sous-sol de la peur est une sorte de condensé. D’un côté, l’humour qui ponctue le film et le personnage de l’enfant intrépide et débrouillard, obligé de se débrouiller seul dans une maison rapproche le film de Wes Craven de la comédie à succès Maman j’ai raté l’avion, sortie l’année précédente. Mais Le sous-sol de la peur anticipe aussi Candyman, qui sortira l’année suivante, en 1992, en intégrant la question du racisme systémique à un film d’horreur. Dans le film de Wes Craven, le couple incestueux de blancs se nourrit, symboliquement (en les assommant de loyers délirants et en les poussant à la rue), et littéralement (en les mangeant) des afro-américains et de la population pauvre du quartier. 

Outre cette charge politique (les critiques de l’époque feront à plusieurs reprises le lien entre le couple du film et le couple Reagan), le film fait aussi de nombreuses références aux contes de fées. L’affreuse marâtre, en plus d’évoquer toutes les méchantes belles-mères des contes est surtout la sorcière d’Hansel et Gretel, qui cuisine les enfants qu’elle séquestre. Le prénom et la tenue de la petite Alice ne doit sûrement rien au hasard, et même la coiffure de la « mère » renvoie à certains moments à la Reine de Cœur à la bouche ensanglantée. 

Enfin, on retrouve dans Le Sous-sol de la peur un thème cher à Wes Craven, et qu’il s’amusera à déconstruire avec Scream : la solidarité entre jeunes. Dans Freddy, les griffes de la nuit, le groupe d’adolescents est ainsi une source de protection, contre le monde des adultes qui ne les croient pas. De la même façon, dans Le sous-sol de la peur, les enfants s’entraident, qu’ils soient monstrueux et muets ou prennent des allures de zombies !

Approchez, approchez ! Venez visiter la Maison de l'Horreur ! Frissonnez de plaisir en affrontant ce lieu maudit ! Petits et grands seront ravis et terrifiés de découvrir les mille et un horribles secrets qui se cachent à l'intérieur de ces murs...Cherchez le moyen ...

Malgré une carrière en dents de scie et une sacrée paire de bouses à son actif ("Cursed"; "Un vampire à Brooklyn"; "La colline a des yeux 2"; "Scream 3 et 4"...), le cinéaste Wes Craven aura tout de même offert au cinéma de genre quelques pellicules marquantes et rentre-dedans, ...

Wes Craven nous ponds un film bien étrange ici, sur une idée assez classique on est plongé dans une histoire qui vague entre moment glauque et malsain, horreur pur et d'un autre coté le film a comme des faux airs de comédie familial bien noir . Un savoureux mélange déjanté ...