LE SUCRE

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Adrien Courtois, fonctionnaire des finances, place sur les conseils de Raoul, qui n'est en fait qu'un arnaqueur, toute la fortune de sa femme sur les actions du sucre en bourse. Ruiné, il tente de se suicider. Mais Raoul se prend d'amitié pour lui, le sauve, et décide de l'aider à récupérer sa mise. Autour des deux hommes gravitent des personnages hauts en couleurs tels Karbaoui, l'homme d'affaires pied noir exubérant et magouilleur, puis Grézillo, haut magnat de la finance complètement mégalomane, et enfin, madame Courtois, au départ austère et introvertie qui s’épanouit littéralement avec l'arrivée de la fortune.

Réalisé par Jacques Rouffio qui avait précédemment et entre autres, mis en scène 7 morts sur ordonnance, Le Sucre compte dans sa distribution Gérard Depardieu et Michel Piccoli déjà présents dans le film précité, et puis Jean Carmet, vu dans Dupont Lajoie d’Yves Boisset, Violette Nozière de Claude Chabrol ou encore Buffet Froid de Bertrand Blier. Il y a également Roger Hanin qui onze ans plus tard, en 1989, devait travailler une nouvelle fois sous la direction de Jacques Rouffio dans L’Orchestre rouge, et Marthe Villalonga rendue célèbre par son interprétation du personnage de la mère de Guy Bedos dans les deux films d’Yves Robert Un éléphant ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis. Nelly Borgeaud, tout droit sortie du film de François Truffaut L’Homme qui aimait les femmes, vient pour sa part compléter un casting de premier choix.

Le film Le Sucre est tiré du roman portant le même titre, écrit par Georges Conchon, qui en a par ailleurs cosigné l’adaptation cinématographique avec Jacques Rouffio, notamment pour tout ce qui touche aux dialogues.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE CAPITAL (L'action de ce film de Costa-Gavras se déroule également dans les milieux capitalistes.) ou encore A ARMES EGALES (L'actrice Demi Moore n'a pas hésité à se faire raser le crâne pour les besoins de ce film de Ridley Scott. Michel Piccoli a fait pareil pour Le Sucre.).

Le livre Le Sucre est né de la colère éprouvée par Georges Conchon à l'égard de la cupidité des grands capitalistes qui n'hésitent pas à ruiner les petits épargnants pour parvenir à leurs fins. Dans la version cinématographique que vous venez de regarder, l’auteur, qui était également rapporteur des débats au Sénat, fait une apparition en tant que supérieur hiérarchique du personnage d’Adrien Courtois interprété par Jean Carmet. Vous l’aurez remarqué, cette satire sociale bénéficie incontestablement d’un aspect documentaire puisqu’elle invite le spectateur à pénétrer un monde qu'il ne connaît pas forcément, celui de la spéculation boursière. Pour arriver à ses fins, le réalisateur Jacques Rouffio avoue s’être lancé dans un gros travail de recherche et de compréhension du langage économique.

C’est sur le tournage du film Le Sucre, qu’est née la belle histoire d'amitié et de confiance entre Gérard Depardieu et Jean Carmet et qui devait durer jusqu’à la disparition de ce dernier en 1994. Tous deux s'étaient trouvé un jeu, celui du con du jour, consistant à inviter à leur table, lorsqu'ils étaient au restaurant, des personnes présentes sur les lieux et qui ne leur paraissaient pas être très futées, puis à les écouter raconter leurs mésaventures vécues ici et là. Une forme de Dîner de cons avant l'heure. Comme quoi Francis Veber n’a rien inventé. Et puis en ce qui concerne l'idée du crâne rasé pour le personnage de Grezillo, joué par Michel Piccoli, et bien c’est l’acteur lui-même qui l'a eue et qui l'a proposée à Jacques Rouffio. Celui-ci l'a aussitôt acceptée.

Le Sucre a été en 1979, nommé aux César dans plus d’une catégorie, à savoir meilleur scénario original ou adaptation, pour Georges Conchon et Jacques Rouffio, meilleur acteur pour Gérard Depardieu, meilleur acteur dans un second rôle pour Jean Carmet, et meilleure actrice dans un second rôle pour Nelly Borgeaud. Et vous n’aurez  peut-être pas manqué de reconnaître Jean-Claude Dreyfus dans le rôle de Mimine, et Claude Piéplu dans celui du président Bérot. Quant à monsieur Roger Karbaoui dans le film, autrement dit Roger Hanin, et bien Le Sucre lui a ouvert la voie royale des personnages de juifs pieds-noirs dans le cinéma français. Il devait enchaîner très vite avec Le Coup de Sirocco, puis Le Grand Pardon, tous deux d’Alexandre Arcady, et bien d’autres par la suite.

En 1974, une rumeur évoquant une crise mondiale dans l'approvisionnement du sucre, bruit probablement distillé par certains boursicoteurs sans scrupules (excusez le pléonasme), crée un affolement dans la population. Je m'en rappelle, ma mère, inquiète d'une éventuelle pénurie, ...

Grezillo (Michel Piccoli) tient l'intrigue de ce film sur la bourse. Haut en couleur, implacablement cynique, surpuissant, ce rôle est l'un des meilleurs de sa carrière avec celui de Mallaire dans "Le prix du danger". Carmet, pour sa part, joue Adrien, personnage naïf qui se ...

Un superbe film sur la spéculation boursière, mais surtout sur un pigeon (jean Carmet) qui se laisse plumer en beauté par un arnaqueur(Gérard Depardieu)au service du système capitaliste. Le duo Carmet Depardieu fonctionne à merveille, les répliques sont très bonnes et inventives ...