LE VOLEUR DE BAGDAD

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Bien que portant le même titre que le film muet de Raoul Walsh, interprété, scénarisé et produit par Douglas Fairbanks à Hollywood au milieu des années 1920, le Voleur de Bagdad, produit à Londres par Alexander Korda à la fin des années 1930, n’en est pas véritablement un remake. S’ils partagent, évidemment, l’imaginaire des mille et une nuits, avec ses palais merveilleux, ses tapis et ses chevaux volants, ses princesses plus belles que le jour, ses héros très héroïques et ses méchants vraiment très méchants, les scénarios des deux films n’ont pas grand rapport.

De plus, présenté aux Londoniens le 25 décembre 1940 – tel un merveilleux cadeau de Noël – le Voleur de Bagdad, nouvelle version, est une production sonore tournée en Technicolor, comme il est rappelé aux spectateurs – qui auraient échappé à la tapageuse publicité – dès les premières secondes du film !

Avec le méchant Jaffar et le gentil Abu, avec le beau prince et la belle princesse, cette superproduction n’en finira sans doute jamais d’émerveiller grands et petits, offrant à chaque génération sa féérie en Technicolor, sa poésie naïve et ses trucages oscarisés.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE 7E VOYAGE DE SINDBAD (NATHAN JURAN, 1958) ou encore LES AVENTURES FANTASTIQUES DU BARON DE MÜNCHHAUSEN (JOSEF VON BAKY, 1943) .

Dans la famille Korda, je demande Alexander, le frère aîné de Zoltan et de Vincent, tous trois nés en Hongrie à la fin du 19e siècle et tous trois obligés de fuir leur pays natal, à l’arrivée de l’autoritaire amiral Horthy, allié à l’Allemagne nazie et à l’Italie fasciste. Après une courte pause marseillaise, pendant laquelle Alexander tourne Marius, le premier volet de la fameuse trilogie, la fratrie débarque à Londres où, en novembre 1931, Alexander, toujours lui, crée une nouvelle société de production, la London Film.

C’est ainsi qu’après des succès éclatants comme la Vie privée d’Henry VIII, qu’il réalise lui-même avec Charles Laughton en truculent monarque, et de futurs classiques tel que Fantôme à vendre, les Quatre Plumes blanches ou le lion a des ailes, Alexander Korda met en chantier le Voleur de Bagdad. Après avoir racheté le titre original à Douglas Fairbanks, il confie le scénario à Lajos Biro – hongrois comme lui et chef du département des scénarios à la London Film – ainsi qu’à Miles Malleson, scénariste et comédien, que l’on retrouve, dans le film, sous le turban du sultan de Bassorah.

Evidemment, le jeune Sabu, en petit voleur bagdadi, débrouillard, courageux et fidèle en amitié, n’est pas pour rien dans la réussite du film. On l’avait déjà vu dans l’Enfant de la jungle, de Robert Flaherty – qui l’avait choisi, lui-même, parmi un imposant casting de jeunes Indiens – puis dans Alerte aux Indes, deux productions Korda. Deux ans après le Voleur de Bagdad, poursuivant son exotique et jeune carrière, il sera Mowgli dans le Livre de la jungle, d’un certain Zoltan Korda. Mais, après la guerre, à laquelle il participe courageusement dans les rangs de l’Armée de l’air américaine, le cinéma l’abandonne. Après un petit rôle dans le Narcisse noir de Powell et Pressburger, il est engagé par un cirque, comme dompteur d’éléphants.

Il reviendra à Hollywood. On le verra, entre autres, un peu grassouillet, aux côtés de Robert Mitchum dans Massacre pour un fauve mais, le 3 décembre 1963, une crise cardiaque devait emporter l’éternel et bondissant voleur de Bagdad. Il n’avait pas 40 ans.

Plus gai. Le monteur du film, n’est autre que le jeune Charles Crichton – 30 ans – futur réalisateur – à 78 ans – de Un poisson nommé Wanda...

Produite par Alexander Korda, cette version du Voleur de Bagdad est considérée comme un sommet du merveilleux à l'écran, le film reçut 3 Oscars, pour la photo, les décors et les effets spéciaux, c'est une véritable fantaisie orientale, un fabuleux Orient vu par le cinéma, ...

… et surtout Aladin, alias Abu dans cette première version (seconde plutôt, le premier essai, aux temps héroïques, avait été proposé en 1920 par Raoul Walsh et Cameron Menzies, toujours présent ici). Aladin version Disney doit tout au Voleur de Bagdad, ses personnages ...

Le Voleur de Bagdad, c'est LE film qui inspira tout l'Aladdin de Disney, notamment sur la patte visuelle d'ensemble. C'est simple, Jafar est une copie conforme de... Jaffar ! Le succès d'Aladdin repose intégralement sur ce film, et tout fan d'Aladdin devrait le voir. Voilà, ...