LEA

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La critique sociale est inscrite dans l’ADN du cinéma italien. Marco Tullio Giordana, né en 1950, s’inscrit ainsi dans la droite lignée d’un Francesco Rosi, son aîné, réalisateur de nombre de films coup de poing dans les années 60/70, comme Main basse sur la ville, ou L’affaire Mattei.

Lea est son treizième film et comme le précédent, Piazza Fontana, sorti en 2012 il s’inspire de faits réels. Lea, c’est Lea Garofalo, une femme qui voulait vivre libre, mais qui fut assassinée par la mafia calabraise en 2009. Elle avait 35 ans et son meurtre, très médiatisé en Italie permet à Marco Tullio Giordana de faire le portrait d’une Italie plus ténébreuse que solaire.

L’action se déroule en Calabre,  au milieu des familles liées à la 'Ndrangheta (la mafia locale) où Lea commence par tomber amoureuse d’un truand qui en fait partie. Il lui fait un enfant, mais elle refuse de l’épouser et prend ses distances d’avec l’organisation à mesure que le temps passe. Non seulement elle va refuser d’être complice des trafics dont elle est témoin, mais pour protéger sa fille, elle accepte de parler à la justice. Sous protection policière, sa vie continue à être un enfer. Et la force de ce film est de nous le faire partager, sans concession, ni romantisme.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver GOMORRA (2008) (Situé à Naples au milieu des gangs, une référence dans le film de mafia.) ou encore LES CENT PAS (2000) (Marco Tullio Giordana avait une première fois abordé le poids de la mafia dans ce film, inspiré d'une histoire vraie lui aussi.).

En démontant le mode de fonctionnement de la mafia calabraise, dont les codes s’appuient sur une notion dévoyée de la “famille”, Marco Tullio Giordana dit la force inébranlable qui peut malgré tout lier une mère à sa fille au nom de l’amour et de la morale.

Il y a quelque chose de typiquement italien dans la manière dont le réalisateur a mis en scène ce drame social. Quelque chose qui renvoie à la tradition de l’opéra par l’emphase qui imprègne le récit. Dans ses interstices, le cinéaste souligne très bien aussi le poids de l’inculture, de la bêtise et de la sauvagerie même qui dicte les pas des membres de la mafia, qu’il filme dans leur cage durant la scène de procès, comme il filmerait des animaux malades de la rage.

Giordana s’était déjà intéressé à la mafia dans Les cent pas, sorti en 2000 (Prix du scénario à Venise) où il racontait l’histoire, vraie, elle aussi, d’un militant communiste sicilien, mort pour avoir voulu s’opposer à la pègre locale. En préparant le film que vous venez de voir, Marco Tullio Giordana a découvert que Lea Garofalo avait montré Les cent pas à sa fille pour lui expliquer ce qui se passait. “Quand je l’ai appris, dit-il, j’ai compris combien il était important pour moi de faire ce film”.

Lea Garofalo est célèbre en Italie, symbole de résistance à la redoutable mafia calabraise. Son histoire est contée par un grand spécialiste de l'histoire contemporaine de son pays, Marco Tullio Giordana, dans un film rapide et elliptique qui en 90 minutes dit l'essentiel ...

J'ai vu "Léa" en avant-première. Ce film est tiré d'une histoire vrai. C'est un film fort qui est très bien réalisé. Les acteurs sont crédibles et jouent juste. On vois Léa vieillir et sa fille grandir; ce qui m'a perturbé est que la jolie petite fille de 5 ans se transforme ...

Inspiré de l'histoire vraie de Lea Garofalo, « Lea » décrit le combat d'une femme pour échapper à la mafia et protéger sa fille. Lea a grandi dans une famille criminelle en Calabre. Carlo, le père de sa fille Denise est aussi membre de la mafia. Lea aspire cependant à ...