LES BLAGUES DE TOTO

en VOD

Voilà qui va renvoyer chacun à ses souvenirs d’enfance : Toto, le héros des blagues qu’on échangeait entre copains dans la cour d’école, devenu un personnage de film. Il fallait y penser et le fait est que cette comédie familiale a su trouver son public. Malgré la Covid et les dommages collatéraux du confinement sur l’industrie du cinéma, le film de Pascal Bourdiaux fait partie des rares à avoir dépassé la cap du million de spectateurs en 2020.

L’histoire met en scène un gamin espiègle, hableur et plein d’esprit pour son jeune âge. Sa spécialité, les blagues et par extension les bêtises qu’il ne se prive pas de faire, dont ses copains, sa maîtresse d’école et ses parents sont les innocentes victimes. Le problème est que de temps en temps, on le crédite de celles qu’il n’a pas faites. L'une d'elles a bien failli décapiter le patron de son père. Or pour échapper à la pension il doit trouver le vrai coupable… 

Sur cette trame, Pascal Bourdiaux réalise une comédie assez prévisible mais très plaisante et réalisée avec beaucoup de soin sur le plan de l’image. Le film doit beaucoup à la nature du petit Gavril Dartevelle, 13 ans, spontané et plein de gouaille, ainsi qu’aux petites joutes verbales qu’il livre contre ses parents, interprétés par Guillaume de Tonquédec et Anne Marivin. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'ÉLÈVE DUCOBU (2011) (Les bêtises qu'on fait pendant l'enfance sont au centre du propos.) ou encore LA FOLLE JOURNÉE DE FERRIS BUELLER (1986) (Quand une bêtise en provoque une autre, puis une autre... L'inconscience adolescente érigée en argument comique imparable.).

Dans le film, Toto apparaît en archétype du parfait gamin d’aujourd’hui, mais il faut savoir que le personnage est en vérité largement centenaire. Il fait sa première apparition à la fin du XIXe dans des dessins de presse mettant en valeur son esprit chahuteur et sa capacité à se moquer de tout. Un parfait cancre, mais avec du talent ! En 1892, il devient le héros d’un vaudeville (Les Farces de Toto), puis apparaît de nouveau dans On purge bébé (1910) de Georges Feydeau. Dans les années 30, le très populaire garnement donne même son nom au Journal de Toto. Le film que vous venez de voir est l’adaptation de la BD à succès du dessinateur belge Thierry Coppée. 

Le scénario a été écrit par le duo Leimdo & Restier, révélés il y a quelques années par leur travail pour la télévision à travers des séries comme Scènes de ménage, Parents mode d’emploi et Soda qui avait révélé Kev Adams. Le tandem a reçu en cours d’écriture un coup de main précieux de la part de Mathias Gavarry, auteur du film Les Profs, vu en 2013 par 4 millions de spectateurs. 

Le réalisateur Pascal Bourdiaux (Fiston, Boule et Bill 2, Mes trésors) est un enfant de la télé, passé tout d’abord par Arte, où au milieu des années 90 il était chargé des habillages de la chaîne. Par la suite, il réalisait un certain nombre de clips (pour Akhenaton, Eddy Mitchell, Alain Chamfort...) avant d’obtenir un premier succès majeur comme metteur en scène de la shortcom Un gars, une fille. C’est Thomas Langmann qui le premier lui a permis de passer au grand écran en lui confiant en 2010 Le Mac avec José Garcia, vu par 1,5 millions de spectateurs. 

On ne va pas se mentir, ce film ne sera jamais le film de l'année, ni du mois, ni même du jour MAIS il fait le job. Il divertit. Oh! Certes, ce film est très axé sur le public jeune, 6 - 10 ans, mais pour ceux qui ont gardé un semblant d'esprit jeune pourront y trouver ...