LES DENTS DE LA MER

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Rien de plus pacifique qu’un baigneur, rien de plus comestible non plus. Sur une plage non loin de New York un requin monstrueux attaque l’estivant. C’est pas bon pour le commerce. Alors le chef de la police, un scientifique et un chasseur de squale décident d’avoir la peau du fauve.

Jaws, Les dents de la mer signé Steven Spielberg sort en 1975. C’est un succès phénoménal qui change la donne à Hollywood. Le cinéaste, à 29 ans, avec un scénario d’horreur d'une série B, bat toutes les autres productions, le public est majoritairement teen-ager, Roy Scheider et Richard Dreyfuss les deux vedettes du film, ne sont pas des stars.

Les rois de Los Angeles, ne le savent pas encore mais le jeune requin qui vient de débarquer va gentiment les croquer.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ORCA DE MICHAEL ANDERSON (1977) (Cette fois le prédateur est en pleine mer et cherche à venger sa famille. L'épaulard traque le bateau des pécheurs et il ne fera pas de quartier.) ou encore MOBY DICK DE JOHN HUSTON (1956) (Chef d'oeuvre de la littérature devenu chef d'oeuvre du cinéma, Moby Dick est le premier grand film de duel marin entre l'homme et la plus grosse créature vivant sur terre.).

Jaws, c’est d’abord un phénomène de librairie. Le livre signé Peter Benchley s’est vendu comme des petits pains. Deux producteurs, Richard Zanuck (le fils du légendaire Darryl patron de la Fox) et David Brown, l’achètent pour Steven Spielberg leur poulain. Ce virtuose qui a réalisé son premier film en super 8 à douze ans avant d’être recruté par Universal télé où il tourne à 22 ans son premier épisode de série a déjà presque quinze ans d’expérience au compteur.

Après Duel tourné pour la télé et Sugarland express son premier film officiel, Steven s’emballe pour le livre. Et pour cause, il est lui-même aquaphobe. Mais ce tournage se révèlera un cauchemar. L’équipe s’installe en mai 1974 à Martha’s Vineyard, une ile en face du cap cod, rebaptisé pour le film Amity Island. Ce sont d’ailleurs les habitants de l’ile qui jouent les figurants hurlant sur la plage. Et là le syndicat des camionneurs rackette l’équipe, les prestataires locaux explosent les prix, et le syndicat des techniciens impose des conditions onéreuses. Pour tout arranger les trois animatroniques en polyuréthane du requin fonctionnent mal.  Supposé se terminer en juin, le film est encore en tournage l’été. Il faut des prises de vues sous-marines, elles seront faites en Californie et en Australie.  On embauche un nain pour doubler Richard Dreyfuss dans sa cage et ainsi faire croire que le requin est énorme. Et la planche à billet court toujours. Le patron d'Universal se fâche tout rouge. Après un ultime plan en décembre le film est terminé. Le devis initial était de 2,5 millions de dollars, la facture finale  est de 12 millions. Ils seront remboursés en quelques jours lors de la sortie le 20 juin 1975.

Et les records tombent : Les dents de la mer sera le premier film à passer les 100 millions de recettes aux Etats-Unis. Il sera la référence future de ce qu’on appellera désormais un blockbuster. Après son tour du monde la production engrange 480 millions de dollars. C’est un des films les plus rentables de toute l’histoire d’Hollywood. Il génèrera trois suites auxquelles Spielberg ne participera pas. Lui se contentera de trois petits oscars montage son et musique. La profession fait la fine bouche, le public mondial a trouvé son enchanteur.

Cette critique sera difficilement objective, et je m'engage officiellement par ce biais à dire des choses pouvant éventuellement dépasser une réalité qui n'est pas la mienne. Les Dents de la Mer... Je n'ai rien à dire sur ce film. Ou trop. Ou du moins je ne sais absolument ...

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