LES ENQUÊTES DU DÉPARTEMENT V : L'EFFET PAPILLON

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En version originale danoise comme en anglais, le département du titre ne se nomme pas V (V comme la lettre, il ne s’agit pas d’un chiffre romain) mais « Q » ! La saga des enquêtes du département V est avant tout littéraire, en 9 volumes (en mai 2022), grâce à son auteur Jussi Adler-Olsen, qui a su surfer sur la vague mondiale du polar nordique initiée par le succès international de Millenium du suédois Stieg Larsson. 

Cet « effet Marco » ou « effet papillon » (c’est la version française du titre du polar) est le cinquième film adapté des polars de Adler-Olsen. La première adaptation cinématographique, Miséricorde (en 2013) connait, comme les romans, un énorme succès dans les pays nordiques. En France, la gloire est plus discrète puisque seul le volet « Profanation » a bénéficié d’une sortie en salles, en avril 2015. 

Aux commandes du film, on retrouve Martin Zandvliet, récompensé par des prix prestigieux au Danemark (Robert et Bodil du meilleur film danois) pour son film Les oubliés, en 2016. Les enquêtes du département V : effet Marco marque un tournant dans la série d’adaptation, en optant pour un tout nouveau casting. Depuis le premier film, le duo d’enquêteurs est en effet interprété par Nikolaj Lie Kaas (qui joue Carl Morck) et le charismatique Fares Fares (acteur tout terrain vu notamment dans Le Caire Confidentiel) dans le rôle d’Assad, syrien énigmatique qui aide Morck. Dans Effet Marco, c’est l’international Ulrich Thomsen (récompensé pour son rôle dans Festen, il joue aussi un russe dans le James Bond Le monde ne suffit pas, un néo-nazi dans Adam’s Apples ou l’entraineur de football Richard Moller Nielsen dans la comédie Eté 1992) qui incarne un Morck plus vieux et bourru, moins glamour mais plus proche du personnage du roman.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MEMORIES OF MURDER (Parce qu'en Corée du Sud aussi, les enquêteurs sont tenaces et le temps pluvieux...) ou encore LES ENQUÊTES DU DÉPARTEMENT V: MISÉRICORDE (Pour mieux comprendre l'inspecteur Carl Morck, grâce à ce premier volet de la saga !).

Le titre français du polar fait référence à l’effet papillon, une théorie selon laquelle un battement d’ailes de papillon au Brésil peut provoquer une tempête au Texas et popularisé par le météorologue Edward Lorenz lors d’une conférence en 1972. L’expression s’est répandue dans l’espace public, au point qu’Hollywood s’en empare explicitement dans le film L’effet papillon, dans lequel Ashton Kutcher change quelques détails du passé pour modifier le présent. En fait, le film et le polar relèvent plutôt d’un effet domino, c’est-à-dire qu’une cause infime peut avoir de grands effets. En l’occurrence, si William Stark n’avait pas été intrigué par un SMS envoyé du Cameroun, il n’aurait pas été tué par son supérieur au bureau d’Aide au développement, et le jeune Marco n’aurait pas découvert son cadavre par hasard, etc etc…. 

Le « reboot » de la saga, avec ce nouveau casting, s’accompagne aussi d’une nouvelle compagnie de production. Zentropa, la société danoise fondée en 1992 par Lars von Trier et Peter Albaek Jensen, laisse la place à Nordisk Film, qui a obtenu les droits des 6 romans suivants d’Adler-Olsen. Par rapport aux adaptations précédentes, l’intrigue se focalise encore plus clairement sur le personnage de Morck, effaçant un peu Assad, qui n’a que peu de scènes à défendre. Mais adapter un roman de 600 pages, à l’intrigue aussi dense et aux multiples ramifications implique forcément quelques sacrifices. Affaire à suivre !

Si on peut être perdu par le changement des acteurs, mais surtout de ce fragile équilibre dans ce duo hétéroclite de flics, ce n'est pas pour avoir des regrets. L.'enquète progresse, dans le flou du monde, mais sous les yeux attentifs de ces flicards autopersécutés. Assad ...

C'est dommage qu'il n'y ait plus les acteurs d'origine. Tu peux pas changer le casting comme ça au bout de quatre épisodes. Ou alors fallait en faire une série comme l'excellente série danoise The Killing. Sinon, à part ça, l'enquête est très prenante. Moi, j'ai bien aimé ...