LES TROIS JOURS DU CONDOR (VERSION RESTAURÉE)

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Avant Les Trois jours du Condor, il y a d'abord un livre de James Grady : Les Six jours du Condor. Malgré ses trois jours en moins, la version cinématographique n’a rien d’une formule light et le film de Sidney Pollack s'est rapidement imposé comme un thriller de référence des années 1970. Robert Redford explique avec humour que s’il n'est resté que trois jours, c’est parce que le budget du film ne permettait pas d’en faire plus.

Plus sérieusement, le premier scénario tiré du roman n'avait convaincu qu’à moitié le réalisateur Sydney Pollack et lui. Ils trouvaient en particulier que le dénouement de cette adaptation n’était pas à la hauteur de la situation de départ. Le scénariste David Rayfiel a donc travaillé avec eux sur une nouvelle version en gardant le coeur de l'intrigue : un agent de la CIA voit ses collègues décimés inexpliquablement et va chercher à sauver sa peau et à comprendre ce qui se passe autour de lui.

Les Trois jours du Condor marque la quatrième collaboration entre le réalisateur de Jeremiah Johnson et Robert Redford. Après le Condor, Pollack fera encore appel à lui pour trois autres films dont Out of Africa. « Sydney est le réalisateur qui me comprend le mieux », a déclaré Redford. Et de fait, ce tandem a formé une sacrée « dream team » du cinéma américain.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver A CAUSE D'UN ASSASSINAT (Un thriller de la même période mettant en scène un personnage qui enquête sur les pratiques illégales d'institutions officielles) ou encore JEREMIAH JOHNSON (Une autre réalisation de Sydney Pollack avec Robert Redford pour interprète principal.).

Les Trois jours du Condor constitue un des fleurons du thriller politique tendance paranoïaque. Ce genre florissant dans les années 1970 a donné entre autres Conversation secrète et A cause d’un assassinat. Le film est sorti à une époque où les révélations sur les pratiques illégales de la CIA se multipliaient. Pourtant Sydney Pollack insistait sur le fait qu'il n'avait pas voulu faire un film engagé, mais avant tout un thriller en bonne et due forme.

L'efficacité des Trois jours du Condor repose en grande partie sur son triangle de personnages principaux. S'il est inutile de revenir sur l'interprétation sans faute de Redford, Joubert, le méchant de service, ne s'oublie pas facilement non plus. Et Redford ne tarit pas d’éloges sur le travail fabuleux de Max Von Sydow, qui a fait de son personnage le contraire d’un tueur à gages prévisible et ennuyeux. En fait, au départ, Pollack ne pensait pas confier ce rôle au comédien scandinave révélé par Le Septième sceau de Bergman et qui venait de jouer dans L'Exorciste. Son premier choix était Lino Ventura dont il était un grand fan et qu'il avait particulièrement apprécié dans La Bonne année de Claude Lelouch. Ventura n'étant pas disponible, Von Sydow fut choisi et le cinéaste n'a pas pas perdu au change.

Quant à Kathy, qu'interprète Faye Dunaway, Sidney Pollack l’a abordée comme un défi scénaristique. A force d'entendre le scénariste William Goldman répéter que les filles c'est la barbe  dans les films d’action, le cinéaste s'est employé à intégrer ce personnage féminin dans la colonne vertébrale du film dès le début de l'écriture. L'intrigue reposant sur les thèmes du soupçon et de la confiance, l'idée s'imposa d’organiser la rencontre entre un homme qui accorde au départ trop facilement sa confiance aux gens avec une femme qui va se défaire peu à peu de sa méfiance. Enfin, pour l'anecdote, le cinéaste Sydney Pollack, qui était aussi comédien, fait ici une apparition sous les traits du chauffeur de taxi qui manque de renverser Redford. Et, accessoirement, dans la V.O. il prête sa voix au petit ami de Faye Dunaway lors de la conversation téléphonique.

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