LOLA

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2009 était une bonne année pour le réalisateur philippin Brillante Mendoza. En mai il présentait au Festival de Cannes son neuvième film, Kinatay, et remportait le Prix de la mise en scène. Et quatre mois plus tard, il présentait à la Mostra de Venise son dixième long métrage, Lola.

L’histoire de Lola se déroule à Manille où deux femmes âgées prénommés Lola sont confrontées à confrontées à un drame commun : Lola Sepa dont le petit fils a été tué d’un coup de couteau par un voleur de portable ; et Lola Puring qui est la grand-mère du jeune assassin, en attente du procès. La première a besoin d’argent payer les funérailles de son petit-fils, et la seconde se bat pour faire sortir son propre petit-fils de prison…

En tagalog, la langue des Philippines, "Lola" signifie "grand-mère". Ce qui explique encore mieux le titre de ce film qui s'inspire de faits réels. Des Lola qui vont vous bouleverser.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MANILLE (Parce que c'est un des grands classiques du cinéma philippin, réalisé en 1975 par Lino Brocka. On y découvre la ville de Manille sous un jour particulièrement sombre.) ou encore POETRY (Parce que ce drame coréen nous présente également une vieille dame qui découvre que son petit fils a commis un crime affreux.).

Avec Lina Brocka, Brillante Mendoza est probablement le réalisateur philippin le plus connu à l’international. Issu d'une famille nombreuse, Brillante Mendoza a d’abord songé à devenir prêtre, puis psychologue avant de d’opter pour des études d'art à l'Université Santo Tomas de Manille. D’abord décorateur dans les années 80, il devient ensuite réalisateur de publicités.

En 2005, on lui a proposé de réaliser un long métrage de cinéma sur un jeune masseur, Masahista. Le film a remporté le Léopard d'or du film vidéo au Festival de Locarno. Dès lors, Mendoza, qui n'avait jamais envisagé de devenir cinéaste, prend goût à cette activité et enchaîne les films à un rythme soutenu, passant d'un docu-fiction sur les élections présidentielles, (Manoro), à un film de gangsters (Tirador), en passant par un film à sketchs gay (Pantasya).

La critique occidentale a repéré le cinéaste à partir de John John, film sur l'adoption. Puis ont suivi Serbis, histoire d'une famille domiciliée dans un cinéma porno, à Cannes en 2008, Kinatay, primé sur la croisette ou Lola. Depuis il a tourné 8 longs métrages et une série dont Ma’Rosa qui lui a valu de retourner à Cannes en 2016 ou Alpha, the Right to Kill, primé au Festival de San Sébastian.

Ce drame philippin est traité de manière atrocement réaliste. Le parcours de deux grand-mères dans Manille qui luttent, l'une pour payer un enterrement a son petit-fils, l'autre pour faire sortir le siens qui a assassiné le premier. Misère extrême, criminalité, vie sociale ...

Lola est de ces films qui vous touchent, vous émeut, qui parvient à vous faire plisser les traits du visage, qui vous émerveille aussi. Mais il n’y a jamais du beau pour faire beau même lorsqu’un plan resplendit par sa beauté qu’elle soit lugubre ou non. On aime Lola ...

Lola signifie "grand-mère" en philippin, m'apprend le site Critikat (dommage que le film ne le précise pas). Mendoza choisit de tracer le portrait de deux vieilles femmes - que tout le monde appelle "grand-mère" d'ailleurs - toutes deux prénommées Lola, rassemblées dans un ...